Inégalités socioéconomiques et de genre en termes de qualité de vie chez des adolescents français : rôles médiateurs de l’activité physique et du comportement alimentaire - 22/05/21
Résumé |
Introduction |
À l’adolescence, l’atteinte des recommandations en termes d’activité physique (AP) et de comportement alimentaire (CA) pourrait avoir un rôle médiateur dans les inégalités socioéconomiques et de genre en matière de qualité de vie (QdV). Cette étude visait à rechercher et à quantifier les effets médiateurs de l’atteinte des recommandations en termes d’AP et de CA dans les inégalités socioéconomiques et de genre en matière de QdV chez des adolescents français sur une période de deux ans (Fig. 1).
Méthodes |
Les données d’adolescents ayant participé à l’étude PRALIMAP (PRomotion de l’ALIMentation et de l’Activité Physique), un essai de deux ans réalisé en milieu scolaire dans le Nord-Est de la France, ont été utilisées. Le statut socioéconomique (SSE) a été mesuré par questionnaire à l’inclusion (T0). L’AP et le CA ont été mesurés à T0, à un an et à deux ans (T2), à l’aide de l’« International Physical Activity Questionnaire » et d’un questionnaire de fréquence de consommation alimentaire, respectivement. La QdV physique, mentale, sociale et générale a été mesurée à T2 à l’aide du questionnaire « Duke Health Profile ». En utilisant une analyse de médiation avec une approche contrefactuelle, l’effet total (ET) du SSE/genre sur la QdV a été décomposé en un effet naturel direct (c.-à-d. qui ne se fait pas par l’intermédiaire de l’atteinte des recommandations d’AP et de CA) et un effet naturel indirect (ENI) (c.-à-d. qui se fait par l’intermédiaire de l’atteinte des recommandations d’AP et de CA).
Résultats |
Parmi les 3562 adolescents inclus âgés de 15,2±0,6 ans, le fait d’avoir un SSE faible (ET : OR=0,70 ; p<0,0001) et d’être une fille (ET : OR=0,62 ; p<0,0001) était associé à une moins bonne QdV. Respectivement 4,6 % et 8,8 % de l’effet du SES sur la QdV physique se faisait indirectement par l’atteinte des recommandations d’AP (ENI : OR=0,98 ; p=0,009) et de CA (ENI : OR=0,96 ; p=0,0004). L’effet du genre sur la QdV physique s’expliquait principalement (16,3 %) par l’atteinte des recommandations d’AP (ENI : OR=0,91 ; p=0,0004). Des résultats similaires étaient retrouvés pour les autres dimensions de la QdV.
Conclusion |
Cette étude suggère que l’atteinte des recommandations en termes d’AP et de CA contribue aux différences de QdV en fonction du SSE/genre. L’AP et le CA pourraient être utilisés comme leviers dans les interventions de santé publique pour réduire les inégalités socioéconomiques et de genre en matière de QdV chez les adolescents.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Activité physique, Comportement alimentaire, Qualité de vie, Analyse de médiation, Adolescence
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Vol 69 - N° S1
P. S25 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.