Neuroborréliose (NB) et arthrite de Lyme (AL). Quelles séquelles à moyen terme ? Résultats de l’étude LyBRUS - 11/06/21

Résumé |
Introduction |
Le syndrome post-Lyme alimente certaines polémiques trouvant un écho dans la presse médicale et grand public. Peu de travaux ont estimé les séquelles de la borréliose de Lyme neurologique ou articulaire avérée. C’est l’objectif de notre étude : l’évaluation à moyen terme des patients atteints de maladie de Lyme en Bretagne Sud (LyBRUS).
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude en deux temps. Un premier temps non interventionnel descriptif, rétrospectif mené à partir des dossiers de trois centres entre 2010 et 2017 : le Centre Hospitalier Bretagne Sud (CHBS) à Lorient, le Centre-Hospitalier de Bretagne Atlantique (CHBA) à Vannes et le Centre-Hospitalier de Cornouaille (CHC) à Quimper. Les critères d’inclusion étaient une clinique compatible avec une sérologie positive (ELISA confirmée en Western Blot) associé à, pour les NB, un liquide céphalorachidien (LCR) positif (cellularité, hyperprotéinorachie, index de synthèse intrathécal positif) et, pour les AL, un liquide articulaire positif (inflammatoire avec une PCR Borrelia positive). Le second temps de l’étude comportait un hétéro-questionnaire téléphonique auprès des patients plus de 6 mois après la fin du traitement visant à évaluer les symptômes persistants et leurs conséquences.
Résultats |
Quarante-sept patients répondaient aux critères d’inclusion : 43 avaient une NB, 4 une AL. L’âge moyen était de 57 ans (écart-type (ET) : 18 ans). Il y avait 46 % de femmes (n=22). Parmi les NB, 81 % (n=35) avaient une méningoradiculite et 41 % (n=18) une paralysie faciale. La cellularité moyenne du LCR était de 183 éléments/Ml (ET : 200), la protéinorachie de 1,65 gr/L (ET : 0,95). Les quatre AL étaient toutes une monoarthrite du genou avec une cellularité moyenne du liquide articulaire de 18 000 éléments/mL (ET : 5600). L’antibiotique de première ligne était la ceftriaxone dans 91 % (n=43) des cas, pour une durée de 24,1jours (ET : 6,1). L’hétéro-questionnaire était soumis à 42 des 47 patients (4 patients injoignables, 1 patient décédé) à plus de 6 mois de la fin du traitement (en moyenne 36 mois) : 64,2 % d’entre eux (n=27) déclaraient avoir présenté des symptômes résiduels après M6 ; 42 % (n=18) présentaient toujours de symptômes au moment de l’appel. En premier était rapportée la fatigue (n=21), puis des douleurs (n=16). Seuls 9 % (n=4) ont eu recours à la médecine alternative ; le même taux (9 %, n=4) a eu une deuxie ligne de traitement antibiotique. Aucun patient en activité professionnelle n’avait eu, au cours des 6 derniers mois, de jours d’arrêt de travail qu’il estimait en lien avec les conséquences de la maladie de Lyme. Les 18 patients présentant toujours des symptômes au moment de l’appel ont eu le questionnaire de qualité de vie SF-12 : 33 % (n=6) présentaient une incapacité modérée à sévère sur le plan physique ; 33 % (n=6), une incapacité légère sur le plan moral.
Conclusion |
Cette étude rapporte que plus de la moitié des patients traités pour une NB ou une AL ont des symptômes persistants à 6 mois de la fin du traitement. Il s’agit cependant dans la plupart des cas d’une asthénie non spécifique n’ayant que très peu d’impact fonctionnel. Seuls moins de 10 % des patients se sont tournés vers les médecines parallèles ou ont eu une seconde ligne d’antibiothérapie. Ces résultats ne vont pas dans le sens de séquelles majeures et invalidantes de la borréliose de Lyme neurologique ou articulaire lorsque le traitement a été adéquat.
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Vol 42 - N° S1
P. A33-A34 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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