Intoxication par le plomb chez des bovins suite à des travaux de voirie - 20/09/21
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Résumé |
Objectifs |
Présentation d’un cas d’intoxication aiguë liée à la contamination d’une pâture chez des génisses.
Méthode |
Description d’un cas clinique ayant fait l’objet d’un appel au Centre AntiPoison Animal de l’École vétérinaire de Nantes, et discussion du risque pour la santé publique de la contamination potentielle des denrées d’origine animale.
Résultats |
Au mois de juin, des travaux d’enfouissement des lignes électriques sont mis en oeuvre dans une commune du Puy de Dôme. De grands volumes de terre sont mis à nu. 2 semaines plus tard, des troubles nerveux et digestifs surviennent dans un lot de génisses Holstein âgées d’1 an, qui paturaient dans le pré en contre-bas. Le tableau clinique (ataxie, amaurose, constipation, mort de plusieurs animaux) évoque une intoxication par le plomb. La mesure de la teneur en plomb dans le foie des génisses mortes (4,1 à 5,3mg/kg MF) et dans le sang des animaux qui ont survécu (600 et 900 ug/L) réalisées au Laboratoire de Toxicologie de l’École vétérinaire de Lyon (F-AAS) confirment l’hypothèse, et les analyses de foin (Eurofins ICP-OES) témoignent de la contamination des fourrages (teneur atteignant 110ppm).
Conclusion |
L’espèce bovine est particulièrement sensible à la toxicité du plomb, et les intoxications cliniques ne sont pas exceptionnelles. Il s’agit ici d’une pollution très ancienne, liée à l’exploitation des lignes de plomb argentifère du Massif Central, qui a duré de l’époque romaine jusqu’au Moyen Âge. Les travaux de terrassement ont fait remonter les cendres et les scories accumulées il y a plusieurs centaines d’années par l’activité minière. Chez les bovins, une plombémie >350 ug/L peut conduire à une intoxication aiguë, surtout chez les jeunes animaux. Ce cas montre qu’une pollution ponctuelle des sols par le plomb peut conduire à une intoxication aiguë mortelle chez des herbivores, par contamination de l’herbe, des fourrages et de l’eau de ruissellement, ainsi que par l’ingestion directe de terre qui n’est pas négligeable chez les bovins. Il y a alors un risque de contamination des denrées produites, en particulier du lait. Cette denrée, essentielle chez les jeunes enfants, fait l’objet de mesures réglementaires avec fixation d’une concentration maximale admissible de 0,020mg/Kg. Fort heureusement, il s’agissait ici de génisses et non de vaches laitières. Les animaux ont été retirés de la parcelle et sa pollution n’a pas eu de conséquences pour la santé publique.
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Vol 33 - N° 3S
P. S55-S56 - septembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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