Le catastrophisme et la polyarthrite rhumatoïde - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent qui peut être responsable d’une souffrance psychologique. Le catastrophisme qui est défini par une anticipation négative suite à un stimulus anxiogène. Il est suspecté d’être impliqué dans l’entretien et la persistance de la douleur chronique. L’objectif de ce travail est de décrire la prévalence et les facteurs associés au catastrophisme dans la PR.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective menée entre janvier 2020 et juillet 2020 incluant des patients diagnostiqués PR selon les critères ACR EULAR 2010 et suivis dans le service de rhumatologie à l’hôpital universitaire Fattouma Bourguiba Monastir. Les données démographiques cliniques et paracliniques ont été recueillies et analysés. L’indice d’activité de la maladie était évalué par le DAS28, le retentissement fonctionnel par le HAQ. Pour l’évaluation du catastrophisme, nous avons utilisé l’Amsterdam Preoperative Anxiety and Information Scale (APAIS) qui évalue l’anxiété et le besoin d’informations des patients. L’échelle gériatrique de dépression (EGD) qui est un test de dépistage de l’état dépressif, et l’échelle de dramatisation face à la douleur (PCS-CF). L’échelle visuelle analogique (EVA) des douleurs pour évaluer les douleurs articulaires.
Résultats |
Quatre-vingt-quatre patients dont l’âge moyen était de 52,9±12,4 ans ont été inclus dans notre étude, une nette prédominance féminine était notée avec 73 femmes et 11 hommes. La plupart de notre population était des sujets mariés (73 %) avec un nombre moyen d’enfants en charge de 3, vivant souvent dans un milieu urbain (72,6 %). La maladie était modérément active avec un DAS28 moyen=3,75±1,3 chez la majorité des patients. Le HAQ était en moyenne de 1,38±0,8 indiquant un handicap modérée. L’EVA douleur articulaire était en moyenne=5,3±1,3. Concernant la prise en charge thérapeutique, 76,8 % des patients étaient sous corticothérapie par voie générale, 85,5 % sous méthotrexate, 18,1 % sous arava, et 51,2 % des patients étaient sous biothérapie. Le score APAIS était en moyenne de 23,27±7,5, et 90,4 % des patients avaient un score supérieur à 11 traduisant que les patients étaient anxieux. Le PCS-CF était en moyenne de 30,55±11 ce qui signifie que la plupart des patients avaient un niveau clinique pertinent de catastrophisme. L’EGD était en moyenne 8,1±2,1 et 94 % des patients avaient une forte probabilité de dépression. Nous avons constaté que plus nos patients étaient des femmes notamment mariés, plus la moyenne des scores PCS, APAIS et EGD étaient important avec un taux de significativité respective p=0,05, 0,01, et 0,02. Une corrélation forte était constatée entre la moyenne des scores et le nombre d’enfants en charge (r=0,52). La moyenne des scores utilisés étaient plus faible chez les patients déjà sous biothérapie (p=0,02). Plus la maladie était active plus les score de catastrophisme était élevé avec un taux de significativité (0,001).
Conclusion |
Le catastrophisme est donc sur-représenté dans la population PR du genre féminin mariée avec un nombre important d’enfants en charge ainsi qu’avec une maladie active. La biothérapie semble un facteur protecteur dans notre série. Le catastrophisme doit être toujours garder à l’esprit devant ces patients vue qu’elle peut obérer les résultats des traitement, et mérite parfois une prise en charge spécifique.
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Vol 88 - N° S1
P. A21-A22 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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