Sensibilité aux antibiotiques des souches de Staphylococcus aureus responsables d’infections cutanées communautaires - 22/04/08
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Résumé |
Introduction |
L’apparition et la diffusion mondiale d’infections cutanées à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) dans la communauté justifie la réalisation d’études sur la résistance aux antibiotiques des S. aureus responsables d’infections cutanées observées en pratique de ville.
Malades et méthodes |
Il s’agissait d’une étude prospective, multicentrique, menée de décembre 2003 à août 2004 chez des malades des deux sexes âgés de plus de deux ans, vus en ambulatoire par leur médecin généraliste, présentant une pyodermite présumée à S. aureus (impétigo primitif ou secondaire, ecthyma, paronychie, folliculite, furonculose) et ayant donné leur accord de participation. Les investigateurs (n=50) étaient des médecins généralistes répartis dans sept régions françaises. Les données cliniques (antécédents, hospitalisations antérieures, type d’infection, localisation, traitements antérieurs, etc.) étaient colligées dans un questionnaire standardisé. Un prélèvement bactériologique était réalisé pour identification de S. aureus, réalisation d’un antibiogramme et évaluation des concentrations minimales inhibitrices à 11 antibiotiques différents.
Résultats |
Quatre cent quatre-vingts malades, âgés en moyenne de 42 ans (extrêmes : 2–94 ans) ont été inclus : sur les 477 prélèvements réalisés, 205 permettaient d’isoler un S. aureus, provenant de 197 malades (huit étaient porteurs de deux souches de S. aureus). Les malades porteurs de S. aureus avaient une pyodermite superficielle primitive dans 104/197 cas (53 %) (dont 24 impétigos, 20 paronychies et 45 folliculites ou furonculoses) et secondaire dans 93/197 cas (47 %) et 4,9 % d’entre eux avaient été hospitalisés dans les six mois précédents (médiane : dix jours). Parmi les souches de S. aureus isolées, 86 % étaient résistantes à la pénicilline, 32 % à l’érythromycine, 9,3 % à la ciprofloxacine, 5,8 % à la tétracycline, 5,8 % à l’oxacilline (représentant les souches SARM), 4,4 % à l’acide fusidique, 3,4 % à la clindamycine, 1 % à la mupirocine et 0,5 % à la gentamycine. Toutes les souches de S. aureus étaient sensibles à la vancomycine et à la rifampicine. À l’exception d’une souche résistante également à la tétracycline et à l’acide fusidique, tous les SARM étaient aussi résistants à la ciprofloxacine.
Discussion |
L’apparition de souches multirésistantes en ville pourrait devenir problématique en France au cours des prochaines années. Dans notre étude, seules 14/197 (6,8 %) souches de S. aureus étaient sensibles à tous les antibiotiques testés, alors que 21/197 (10,7 %) étaient résistantes à au moins trois d’entre eux. Par rapport à une étude française réalisée en 2000 en dermatologie de ville, le taux de SARM est en faible hausse (5,8 % versus 3,9 %), alors que les pourcentages de souches de S. aureus Peni-R/Oxa-S sont parfaitement stables (80,5 %).
Conclusion |
Les pyodermites communes dues à des SARM ou à des S. aureus multirésistants ne sont pas exceptionnelles en France et tendent à augmenter lentement au cours des dernières années.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Background |
The appearance and worldwide spread of community-acquired methicillin-resistant Staphylococcus aureus (MRSA) skin infections warrant new studies of antibiotic resistance among strains of S. aureus responsible for cutaneous infections seen in general practice.
Patients and methods |
A prospective, multicentre study was performed from December 2003 to August 2004 in outpatients of both sexes presenting with a common bacterial skin infection presumed due to S. aureus (primary or secondary impetigo, ecthyma, paronychia, folliculitis, furunculosis). The investigators (n=50) were GPs from seven French regions. Clinical data (history, previous hospitalisation, type of infection, site, previous treatment, etc.) were collected using a standard questionnaire. A bacteriological sample was taken in attempt to isolate S. aureus after which antibiograms were prepared and minimal inhibiting concentrations determined (11 antibiotics).
Results |
Four hundred and eighty patients of mean age 42 years (range: 2–94 years) were included. S. aureus was isolated from cultures in 205 of 477 samples, i.e. in 197 patients (eight had two strains of S. aureus). Patients with S. aureus had a primary skin infection in 104/197 cases (53%) (24 impetigo, 20 paronychia, 45 folliculitis or furunculosis) and a secondary infection in 93/197 cases (47%), with 4.9% patients being hospitalized within the preceding six months (median: 10 days). Percentages of resistant S. aureus strains were as follows: penicillin: 86%, erythromycin: 32%, ciprofloxacin: 9.3%, tetracycline: 5.8%, oxacillin: 5.8% (representing MRSA strains), fusidic acid: 4.4%, clindamycin: 3.4%, mupirocin: 1% and gentamicin: 0.5%. All S. aureus strains were sensitive to vancomycin and rifampicin. Except for one strain also resistant to tetracycline and fusidic acid, all MRSA strains were also resistant to ciprofloxacin.
Discussion |
Multiresistant bacterial strains could become a concern in the community in France in the near future. In our study, only 14/197 (6.8%) S. aureus strains were sensitive to all tested antibiotics, whereas 21/197 (10.7%) were resistant to at least three of them. Compared to a French study performed in private practice in 2000, the level of MRSA is growing only slowly (5.8% versus 3.9%), whereas the percentage of strains of Peni-R/Oxa-S S. aureus are stable (80.5%).
Conclusion |
Common bacterial infections of the skin due to MRSA or to multiresistant S. aureus are not rare in France and have tended to increase slowly in recent years.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Infections cutanées communautaires, staphylocoque doré
Keywords : Community-acquired skin infections, Staphylococcus aureus
Plan
Vol 135 - N° 1
P. 13-19 - janvier 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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