Règlementation et consensus de la SFTA - 15/08/22
Résumé |
Le cannabidiol (CBD) peut être consommé de plusieurs façons, selon les effets recherchés, par inhalation, par ingestion, par voie perlinguale ou par voie cutané.
Au plan législatif, depuis l’article 1er de l’arrêté du 22 août 1990, la culture, l’importation et l’utilisation industrielle et commerciale du chanvre étaient limitées aux seules fibres et graines de la plante. Dans un arrêt du 19 novembre 2020, la Cour de justice de l’Union européenne considère que l’huile de CBD ne constitue pas un produit stupéfiant et donc que les dispositions relatives à la libre circulation des marchandises sont applicables et qu’une mesure nationale interdisant la commercialisation du CBD issu de la plante entière constitue une entrave à la libre circulation. Les autorités françaises prennent acte de cet arrêt. Dans un arrêté publié au Journal Officiel du 30 décembre 2021, il est précisé que sont autorisées la culture, l’importation, l’exportation et l’utilisation industrielle et commerciale des seules variétés de Cannabis sativa L., dont la teneur en delta-9-tétrahydrocannabinol n’est pas supérieure à 0,30 %. Enfin, le 26 janvier 2022, cet arrêté a été suspendu à titre provisoire le par le juge des référés du Conseil d’État qui a estimé qu’il existait « un doute sérieux sur la légalité de cette mesure d’interdiction générale et absolue en raison de son caractère disproportionné ».
Au plan pharmacocinétique, l’administration orale de CBD est problématique en raison de sa faible absorption gastro-intestinale liée à sa grande lipophilie. Contrairement au THC qui se lie aux récepteurs CB1 qui sont situés dans le cerveau, le CBD se lie principalement aux récepteurs CB2 qui se trouvent hors du cerveau. Il pourrait agir via différents mécanismes et exercer des effets variés : anti-inflammatoires, antalgiques, anxiolytiques, sédatifs, anticonvulsivants, antiémétiques, antiprolifératifs, anti-apoptotiques, neuroprotecteurs…Cette multitude d’effets pharmacologiques, sont principalement issus d’études précliniques et l’on manque d’études cliniques chez l’Homme en faisant appel à des essais cliniques randomisés en double insu, conformes aux recommandations nationales et internationales pour évaluer leur efficacité, comparativement à un placebo et/ou à des traitements de référence.
À l’heure actuelle les spécialités médicales validées pour l’usage du CBD sont au nombre de deux. La première qui ne contient que du CBD est l’Epidyolex®. La seconde est constituée par un mélange de THC et CBD dans le Sativex®. Ce médicament qui a obtenu en 2014 une autorisation de mise sur le marché n’est pas commercialisé.
Les effets indésirables les plus fréquents du CBD sont une somnolence, une léthargie, une sédation, de la diarrhée, des vomissements, de la fièvre, une fatigue, une diminution de l’appétit et une augmentation des enzymes hépatiques.
Le dosage du CBD est généralement réalisé soit par chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS), ou par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse tandem (LC-MS/MS).
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Vol 34 - N° 3S
P. S83-S84 - septembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.