Le suicide des personnes âgées représente un problème majeur de santé publique. La population âgée reste la plus exposée au risque de suicide et, si la souffrance psychique constitue le déterminant principal du geste suicidaire, d'autres éléments peuvent expliquer la surreprésentation de cette population. Le recours à des modes de suicide à forte létalité est fréquemment observé chez les personnes âgées qui sont plus fragiles sur le plan somatique. Une plus grande fréquence des comorbidités médicales non psychiatriques contribue à majorer le risque suicidaire par des mécanismes partiellement indépendants de la psychopathologie : douleur et handicap physique notamment. La diminution du soutien social et les deuils peuvent également augmenter le risque de suicide chez les personnes âgées qui sont plus souvent isolées, ce qui peut réduire leurs chances de survie en cas de tentative de suicide. Les études soulignent l'importance de rechercher et de prendre en charge tous les troubles psychiatriques afin de réduire le risque suicidaire, ainsi que la valeur des interventions complémentaires ciblant les facteurs de risque de suicide. Le renforcement des stratégies de prévention, en particulier à travers la formation des « sentinelles » trouve également un intérêt majeur dans la prévention du risque suicidaire chez le sujet âgé.