Spécificité de la conciliation médicamenteuse d’entrée en psychiatrie : phase d’élaboration d’un outil de priorisation innovant en vue d’une validation au niveau national - 15/12/22
Résumé |
Contexte |
La conciliation des traitements médicamenteux d’entrée (CTME) participe à la réduction du risque de survenue d’évènements iatrogènes. Dans un contexte d’exigences réglementaires croissantes, de ressources humaines et financières contraintes, une stratégie de priorisation est à privilégier.
Des outils de priorisation dédiés existent pour les spécialités de médecine–chirurgie–obstétrique (MCO) mais ne tiennent pas compte des spécificités de la psychiatrie pour cibler efficacement les patients à risque (PAR), d’où l’intérêt de disposer d’un tel outil validé.
Objectifs |
Dans la perspective de pouvoir disposer d’un outil simple, validé et utilisable par les services et les établissements de psychiatrie, un programme d’envergure nationale a été envisagé. Notre travail se concentre sur le développement de cet outil. L’objectif est de définir les critères de priorisation pour le ciblage des PAR de divergences non intentionnelles (DNI) au cours de la CTME en psychiatrie.
Patients et méthodes |
Le projet est soutenu et accompagné par deux réseaux de soins et recherche en santé mentale, et s’appuie sur un groupe expert pluriprofessionnel qui compte 14 établissements.
Une étude rétrospective monocentrique a été réalisée au préalable afin de mettre en évidence les critères associés à la présence de DNI. Deux enquêtes nationales ont été réalisées afin de recueillir des éléments de réflexion dans la construction d’un outil commun. Ces travaux nous ont permis de sélectionner nos items d’intérêt, de proposer une version de l’outil et de le tester dans un nombre restreint d’établissements.
Résultats |
Les critères de risque retenus dans l’élaboration de notre score étaient en lien avec le patient (âge, addiction, comorbidité), le parcours de soins (première hospitalisation dans l’établissement, admission sur un temps de garde, origine d’admission, situation de rupture), le traitement (nombre de lignes prescrites, médicaments à risque somatiques et psychiatriques). Ces variables ont été testées dans 3 centres de profils distincts. Sur 156 patients inclus : 37 % présentaient au moins une DNI à l’admission. Les variables les plus discriminantes pour le ciblage des PAR étaient la polymédication, l’origine à l’admission, l’âge, la prescription de neuroleptique à action prolongée, l’admission sur une garde et la présence de comorbidités, avec une marge d’erreur de 30 %.
Discussion/Conclusion |
L’analyse des données d’un échantillon de patients plus conséquent devrait permettre de proposer une version aboutie de l’outil de priorisation spécifique à la psychiatrie. Une étude pilote est envisagée afin de vérifier et d’ajuster le score avant la mise en place d’une étude multicentrique à l’échelle nationale, qui fait l’objet d’un dépôt de programme de recherche sur la performance du système des soins. Un tel outil permettrait d’encourager le développement d’une CTME efficiente en psychiatrie, en s’adaptant aux ressources humaines disponibles.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Critères de sélection, Conciliation des traitements médicamenteux, Psychiatrie
Plan
Vol 57 - N° 4
P. e41-e42 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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