Dépistage urinaires des substances psychoactives par le service de toxicologie du CHU de Sétif, Algérie - 24/09/23
Résumé |
Objectif |
L’usage de drogues est un problème majeur de santé publique dans le monde. En Afrique du Nord, l’Algérie se classe au premier rang en termes de consommation de tranquillisants. L’objectif principal de ce travail était d’évaluer la prévalence de la consommation des substances psychoactives (SPA) chez des patients suivis en addictologie au CHU SETIF, Algérie.
Méthode |
Une étude prospective descriptive mono centrique qui a inclus tous les patients suivis au service d’addictologie CHU Sétif, les données ont été recueillies entre le 1er janvier 2017 et le 15 juin 2023. Un dépistage urinaire des SPA par une technique immunologique (EMIT) a été réalisé au laboratoire de toxicologie CHU Sétif, et concernait les SPA suivantes : cocaïne, cannabis, barbituriques, ecstasy, benzodiazépines, antidépresseurs tricycliques, prégabaline, amphétamines, méthamphétamines et opiacés.
Résultats |
Les résultats obtenus chez 1196 patients révèlent que la prévalence de la consommation de SPA est de 34,6 % (hors tabac et alcool). Les SPA illicites les plus consommées sont : le cannabis (39,62 %) suivi des opiacés (héroïne à 1,89 % et Morphine à 10 %), de la cocaïne (1,4 %), de la MDMA (0,5 %) et des amphétamines (0,3 %). En ce qui concerne les médicaments psychotropes, les benzodiazépines sont les plus consommées (20 %), suivis de la prégabaline (17,2 %), des barbituriques (1,2 %) et des antidépresseurs tricycliques (1,04 %). La moyenne d’âge est de 24 ans (min 10 ans et max 75), la consommation est prédominante chez les hommes (90 % contre 10 % chez les femmes).
Discussion |
Les dépistages urinaires des SPA dans notre population révèlent une prévalence élevée de consommation de drogues. Toutefois, il convient de noter que ces résultats ne sont pas représentatifs de la consommation globale de drogues dans la zone sanitaire de Sétif. Les personnes soumises à ces dépistages sont principalement des toxicomanes qui se rendent volontairement au centre de soins en addictologie, que ce soit pour un dépistage initial ou dans le cadre du suivi de leur cure de désintoxication. Selon le rapport de l’ONLCD de 2022, un total de 58 077 cas de consommation de drogues a été enregistré au cours de cette année [1]. La toxicomanie affecte principalement les jeunes adultes, résultat en concordance avec une étude prospective qui a révélé une prédominance des sujets âgés de 18 à 29 ans [2]. De plus, nos résultats indiquent une prédominance masculine, en accord avec d’autres études qui ont montré que 84 % des consommateurs de drogues étaient des hommes. Il est important de noter que la consommation de drogues chez les femmes reste un sujet tabou en Algérie et nos résultats ne reflètent pas pleinement l’état de la consommation. Le cannabis est la drogue la plus consommée, suivi des benzodiazépines. Ces médicaments sont principalement recherchés par les toxicomanes pour atténuer l’anxiété lors du sevrage. En ce qui concerne les autres drogues illicites, telles que les opiacés, la cocaïne et les amphétamines, leur prévalence reste relativement faible par rapport à d’autres études [3].
Conclusion |
Dans l’ensemble, Nos résultats soulignent une prévalence élevée de l’usage de SPA dans la région de Sétif. Cette situation est préoccupante et appelle à une action collective.
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Vol 35 - N° 3S
P. S93 - octobre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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