Pathologies systémiques et infections mycobactériennes (tuberculeuses et non tuberculeuses) : étude de 18 cas au Sénégal - 30/11/23
, I. Diédhiou 4, A.C. Ndao 2, Y.A.N. Guèye 1, D.S.T. Kane 5Résumé |
Introduction |
Les maladies systémiques (MS) sont des affections inflammatoires diffuses, susceptibles de se compliquer d’infections, notamment mycobactériennes. Les mycobactéries classées en 2 groupes : les espèces parasites strictes de l’homme ou des animaux : les agents de la tuberculose (M. tuberculosis, bovis, africanum) et de la lèpre (M. leprae); les espèces présentes dans l’environnement, dites mycobactéries non tuberculeuses (MNT ou atypiques).
Objectif |
Décrire les observations d’association de MS et d’infection mycobactérienne tuberculeuse comme non tuberculeuse.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective, réalisée dans les services de rhumatologie et de médecine interne du CHU Aristide Le Dantec de Dakar, entre janvier 2000 et octobre 2022, où nous avons colligé les observations de MS et d’infection à MT ou MNT. Le diagnostic de la MS était retenu en accord avec leurs critères de classification usuels ; celui de la MT ou la MNT sur la mise en évidence sur des arguments bactériologiques (mise en évidence sur les divers prélèvements pathologiques de MT ou MNT), histologiques (mise en évidence du granulome tuberculeux) ou immunologique (positivité du Quantiféron*).
Résultats |
Ainsi, 18 observations avaient été colligées chez 10 hommes et 8 femmes, d’âge moyen de 49 ans. Le diagnostic de MS avait précédé celui de l’infection dans 9 cas, concomitant de celui-ci dans 4 cas et évolutif du diagnostic de l’infection dans 5 cas. Les MS se répartissaient en : polyarthrite rhumatoïde et syndrome de Gougerot-Sjögren (4 cas), syndrome de Gougerot-Sjögren primitif (6 cas), syndrome d’activation lymphohistiocytaire (2cas), thrombopénie autoimmune (1 cas), rhumatisme de Poncet (4 cas) et périaortite (1 cas). Le rhumatisme de Poncet avait été retenu chez 4 patients (2 femmes et 2 hommes, âgés en moyenne de 59 ans), qui tous présentaient une polyarthrite polysynoviale (2 cas) et sèche (2 cas) des grosses articulations, après avoir éliminé toute infection intra-articulaire, dans un contexte de MT. Les infections mycobactériennes étaient dues à MT (17 cas) et MNT (1 cas sans infection par le VIH, dû à M. avium et M. intracellulare constituant le complexe aviaire MAC). La tuberculose était pulmonaire chez 14 patients, avec une atteinte pleurale chez 3 patients, une atteinte ganglionnaire dans 1 cas et vertébrale dans 2 cas. Sous chimiothérapie antibacillaire (à l’exclusion de la rifampicine) et traitement symptomatique et de fond des MS (prednisone : 5–10mg/j, et selon les cas hydroxychloroquine : 400mg/j et méthotrexate : 15mg/semaine), l’évolution fût favorable sauf chez 5 patients décédés. Un des patients décédés avait présenté avant son décès une crise de goutte due à la pyrazinamide, traitée par colchicine, allopurinol et infiltration cortisonique avec succès.
Conclusion |
Notre étude montre en accord avec la littérature, que l’infection mycobactérienne au cours des MS est disséminée pulmonaire et extra-pulmonaire. La poussée de la MS, superposable à la symptomatologie de l’infection, susceptible de retarder le diagnostic, d’où la nécessité d’un dépistage systématique. L’infection est aussi susceptible de se compliquer d’un rhumatisme de Poncet, qui peut prêter le change avec une PR. Cette association pose des problèmes thérapeutiques : certains antituberculeux sont des inducteurs d’autoimmunité ou de crises de goutte. Elle est également grave, source majeure de morbidité et mortalité.
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Vol 90 - N° S1
P. A274-A275 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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