L’asthme aggravé par le travail représente une proportion non négligeable de l’ensemble des asthmes liés au travail. Cette entité se distingue de l’asthme professionnel par un terrain particulier et une répartition sectorielle différente. L’objectif de ce travail était de comparer les caractéristiques socioprofessionnelles, cliniques et étiologiques de deux groupes incluant l’asthme professionnel et l’asthme aggravé par le travail.

Étude comparative ayant intéressé les patients qui ont consulté le service de médecine de travail de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis durant la période allant de janvier 2016 à décembre 2022. Deux groupes ont été définis : G1 : asthme d’origine professionnelle/G2 : asthme aggravé par le travail.

Nous avons recensé 140 cas de patients asthmatiques dont 59 % avaient un asthme aggravé par le travail et 41 % un asthme d’origine professionnelle. Le sex-ratio (H/F) était (G1=0,62, G2=1,51, p=0,012). L’âge moyen était de (G1=44±8 ans, G2=42±9 ans, p=0,18). Une atopie personnelle était retrouvée (G1=44 %, G2=70 %, p=0,002). Les patients appartenaient aux secteurs de l’industrie textile (G1=33 %, G2=10 %, p=10⁻³), de l’industrie chimique (G1=23 %, G2=23 %, p=0,15). Une association entre l’asthme et une rhinite professionnelle était retrouvée dans 100 % des cas dans G1 (p=0,035). L’ancienneté professionnelle moyenne était plus élevée dans l’asthme professionnel sans signification (G1=14±10 ans, G2=17±9 ans, p=0,11). Les principaux agents incriminés dans l’asthme d’origine professionnelle étaient les poussières textiles et végétale dans 25 % des cas et les isocyanates dans 16 % des cas. Une éviction de l’exposition aux agents allergisants a été préconisée pour les deux groupes (G1=79 % vs G2=85 % ; p=10⁻³).

Selon notre étude, l’asthme professionnel était plus fréquent chez les femmes et dans le secteur d’industrie textile comparativement à l’asthme aggravé par le travail qui était plutôt lié à la présence d’atopie personnelle.