La leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP) est une infection oligodendrogliale par le virus JC (JCV) et une complication du natalizumab. La stratification de son risque sous natalizumab repose notamment sur l’index JCV.

Nous rapportons le cas d’une patiente de 62 ans atteinte de sclérose en plaques (SEP) rémittente et traitée par natalizumab. Elle avait reçu du diméthylfumarate (DMF) de 2014 à 2017. Le natalizumab fut débuté en septembre 2018, avec une sérologie JCV positive mais un index faible à 0,67, qui resta inférieur à 0,5 d’octobre 2018 jusqu’à juin 2022. En septembre 2022, 2 nouveaux hypersignaux-T2 sont identifiés sur une IRM de suivi, avec une majoration de son hémiparésie gauche (Fig. 1). Elle reçoit 3jours de méthylprednisolone dans l’hypothèse d’une poussée, sans efficacité. Sur l’IRM de contrôle 2 semaines plus tard, majoration en taille des hypersignaux, avec un index JCV élevé à 2,34 en octobre, contrôlé à 2,53 en novembre. La patiente est admise dans notre service, où le diagnostic de LEMP est posé, devant l’aspect de l’imagerie et la présence d’une PCR JCV positive dans le LCS. Le natalizumab est arrêté (dernière injection en novembre 2022) et un traitement par échanges plasmatiques est débuté. Malgré cela, l’état neurologique de la patiente se dégrade et elle décède le 19 février 2023.

La stratification du risque de LEMP sous natalizumab repose sur la sérologie JCV et son index, la durée du traitement (24 mois) et l’exposition antérieure à des immunosuppresseurs à effet rémanent. Notre patiente avait un index faible (<0,5) et ne fut pas considérée à haut risque malgré une exposition de 50 mois. Cependant, elle avait reçu un autre immunosuppresseur : DMF.

Une vigilance constante doit être accordée aux patients sous natalizumab et préalablement exposés à des traitements immunosuppresseurs plus récents. Sous ce traitement, tout évènement neurologique doit faire évoquer une LEMP.