L’épilepsie est une maladie neurologique fréquente qui a un impact très important sur la qualité de vie des malades vu le handicap et les problèmes psychosociaux qui lui sont associés.

Étudier l’impact de l’épilepsie sur la situation matrimoniale des patients et déterminer l’impact des facteurs cliniques et des comorbidités psychiatriques sur la qualité de la relation conjugale.

Nous avons mené une étude transversale sur une période de 6 mois. Nous avons inclus des patients âgés de plus de 25 ans, suivis depuis au moins un an pour épilepsie et ne présentant pas un handicap moteur ni cognitif. Les troubles anxieux et dépressifs étaient dépistés par l’échelle HADS. La stigmatisation était évaluée par Stigma Scale for Epilepsy (SSE). La qualité de la relation conjugale était évaluée par le questionnaire Dyadic Adjustement Scale (DAS).

Nous avons inclus 75 patients. L’âge moyen était de 45±16 ans. Uniquement 52 % des malades étaient mariés. L’épilepsie était responsable de 83,3 % des divorces. L’anxiété et la dépression étaient dépistées chez 49 % et 39 % des malades. Soixante et un pour cent des patients se sentaient stigmatisés. Vingt-six pour cent des couples présentaient des difficultés à l’adaptation selon le questionnaire DAS. La durée d’évolution de l’épilepsie, l’anxiété et la dépression étaient significativement associées avec un score DAS bas (p=0,02, 0,03, 0,02, respectivement).

Le mariage représente un facteur prédictif de la santé. Cependant, les mariages impliquant des épileptiques sont susceptibles d’échouer. Cette constatation était démontrée dans notre étude et dans la littérature par la diminution du pourcentage de mariage et par l’altération de la qualité de la vie conjugale. Parmi les facteurs prédictifs de détresse conjugale, les comorbidités psychiatriques occupent une place majeure.

L’adaptation conjugale est un élément important dans la prise en charge des épileptiques. L’encadrement psychosocial du couple pourrait améliorer la gestion de l’épilepsie et la qualité de vie des malades.