Un problème croissant - 03/04/24
, C. Morice, L. Chardin, B. Savoye, L. Lepeltier, Y. OllivierRésumé |
Introduction (contexte de la recherche) |
On estime que 30 % des réactions anaphylactiques ont lieu en présence d’un cofacteur chez l’adulte. Le blé est souvent à l’origine de réactions IgE médiée et c’est aussi l’une des causes les plus fréquentes d’anaphylaxie alimentaire induite par l’effort [1].
Objectif |
Nous rapportons le cas d’un patient de 40 ans (seul antécédent : PNS) qui a présenté en mars 2022 une réaction anaphylactique de grade 3 lors d’un effort physique après un repas. Il prenait de l’AMOXICILLINE et des CORTICOIDES depuis 48heures en préopératoire d’une intervention ORL.
Méthodes |
À l’arrivée du Samu : urticaire diffuse, hypotension, douleur thoracique. Il est traité par adrénaline, solumédrol, polaramine, aérosol d’adrénaline et remplissage vasculaire.
Aux urgences : troponines positives conduisant à la réalisation d’une coronographie qui retrouve une lésion mono tronculaire de l’artère coronaire droite nécessitant la pose de stent.
Sachet choc : tryptase à 26,1 KU/L ; tryptase de base à 4,70.
IgE Amoxicilline aux urgences : 0,2 KU/L.
On note que 1 an auparavant, il avait déjà présenté des réactions similaires lors d’efforts (malaise, urticaire), il s’automédiquait par antihistaminique. Pas de souvenir si prise d’AMOXICILLINE à cette période.
Durant la période du bilan allergologique, il récidive une réaction de grade 3 avec douleur thoracique après un effort physique. Il n’était pas sous AMOXICILLINE et avait pris un croissant 1 heure avant.
Troponines : négative ; pas d’ECG en per critique.
Résultats |
Prick blé : positif à 6mm, IgE blé 1,3 (gliadine et tria14 negatives, tria19 8,8).
Bilan beta-lactamines jusqu’en 10-1 : négatif.
Contrôle AMOXICILLINE : IgE négatives, TAB négatif. Réintroduction d’AMOXICILLINE en HDJ sans réaction.
Conclusions |
Nous évoquons dans ce contexte un syndrome de Kounis de type I au blé avec co-facteur physique. L’Amoxicilline, n’était ici pas le coupable même si elle était au départ le principal suspect. Le syndrome de Kounis est une affection rare peu connue, décrite en 1991, dont la prévalence est estimée à 1,1 % et probablement sous-diagnostiquée. La prise en charge de la réaction allergique reste prioritaire [2].
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 64 - N° S
Article 103821- avril 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?
