Implémentation du patient en auto-administration de ses médicaments (PAAM) au CHU : dans quel service et pour quel patient ? - 12/06/24
Résumé |
Contexte |
En 2022, la HAS a édité des recommandations concernant le PAAM, destiné aux patients volontaires en hospitalisation, sous accord médical. Elle recommande de prioriser les services avec présence d’un pharmacien clinicien.
Objectifs |
Afin de déployer au mieux le PAAM, un audit a été réalisé pour sélectionner les services et les profils de patients les plus favorables.
Méthode |
L’audit s’est déroulé de janvier à juin 2023 dans les 11 services de soins avec présence quotidienne de pharmaciens. Les données cliniques sont issues du dossier patient informatisé, Orbis®. Des questionnaires, avec ou sans score, basés sur les outils du PAAM, ont été utilisés pour évaluer les facteurs de risque, la connaissance des traitements, l’adhésion médicamenteuse et l’autonomie du patient. Le type de service, hospitalisation conventionnelle (HC) ou de semaine (HDS), a également été étudié. Les données ont été collectées lors d’entretiens pharmaceutiques. L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel R.
Résultats |
Au total, 207 sur 235 patients ont été inclus d’âge médian 63 ans, avec un sex-ratio (F/H) de 1,2, et un nombre médian de 6 traitements pris à domicile. 28 patients ont été exclus, 17 en raison de troubles cognitifs, 2 pour troubles moteurs, 5 en isolement infectieux et 4 pour refus.
Les patients inclus présentaient peu de facteurs de risque (score moyen de 0,5 sur 7±0,8), une bonne connaissance de leurs traitements habituels (score moyen de 5,5 sur 7±1,5) et un taux élevé d’observance (score moyen de 4,6 sur 6±1,5).
Parmi les 190 patients ayant des traitements habituels, 62 % étaient favorables pour les gérer à l’hôpital. De plus, 67 % les avaient apportés, dont 38 % à la demande du service. Ces médicaments personnels étaient stockés dans la chambre du patient (72 %) et utilisés pendant l’hospitalisation.
Concernant les 207 patients, 56 % étaient favorables à gérer les traitements débutés à l’hôpital. Un changement de traitement par rapport à leur traitement habituel avait eu lieu pour 59 % des patients, 20 % déclarant ne pas avoir reçu d’explications pour ces modifications.
En analyse multivariée, les caractéristiques des patients favorables au PAAM ne différaient pas statistiquement en termes d’âge, de sexe, du nombre de traitements concomitants et de facteurs de risques. En revanche, les patients ayant un score de connaissance élevé étaient plus favorable (traitements habituels : OR 1,43, IC95 % 1,14–1,82 ; traitements débutés à l’hôpital OR : 1,53, IC95 % 1,21–1,95). Le service HDS était associé à un plus fort taux d’adhésion au PAAM concernant les traitements habituels (OR 6,24, IC95 % 1,65–41,04).
Discussion/Conclusion |
La mise en place du PAAM est donc envisageable au sein de notre établissement, en particulier en HDS avec des patients à score de connaissances élevés. Toutefois, sa réussite dépendra d’une collaboration étroite entre tous les professionnelles de santé, conformément aux recommandations de la HAS. Un essai pilote est prévu dans le service de rhumatologie HDS.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Adhésion et observance thérapeutiques, Audit clinique, Auto-administration
Plan
Vol 59 - N° 2
P. e183 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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