Une surcharge iodée est à envisager devant toute hyperthyroïdie. Le Lipiodol® est un agent de contraste contenant 480mg/ml d’iode. Son utilisation dans les hystérosalpingographies est associée à une hyperthyroïdie dans environ 2 % des cas (Yang JJ, 2023). La présence de dysfonctions thyroïdiennes après embolisation est moins connue.

À la suite de la prise en charge d’une patiente avec hyperthyroïdie sévère et retardée après embolisation de varices pelviennes par Lipiodol® et colle Glubran®, nous avons examiné les cas déclarés dans la base nationale française de pharmacovigilance de l’ANSM et fait une revue de la littérature.

Huit cas, 7 cas d’hyperthyroïdie et 1 cas d’hypothyroïdie ont été inclus. Concernant les hyperthyroïdies, le délai médian d’apparition était de 14 [11–22] mois après l’embolisation. Toutes les patientes (25–42 ans) avaient été traitées par Lipiodol® et Glubran®. Il s’agissait d’une hyperthyroïdie infraclinique pour deux patientes et une hyperthyroïdie franche pour les 5 autres patientes (T4L : 48±42pmol/L). Les anticorps étaient négatifs. La scintigraphie était blanche à l’exception d’une patiente, révélant un nodule toxique. L’iodémie était élevée (99-377μg/L). Un ASP a été réalisé chez 2 patientes retrouvant une séquestration de produit de contraste iodé au niveau pelvien.

Aucun cas de dysthyroïdies retardées après embolisation a été retrouvé dans la littérature. Des tableaux beaucoup plus précoces ont été décrits après lymphographie avec Lipiodol® seul. L’utilisation de la colle Glubran® a pu ralentir l’élimination de l’iode.