Les médicaments diurétiques ont pour propriété principale d'augmenter le volume des urines. Le plus souvent, ils augmentent l'excrétion de sodium mais aussi l'excrétion d'eau libre. Plusieurs classes sont définies en fonction de leurs cibles pharmacologiques. Les trois classes prédominantes sont les diurétiques de l'anse de Henle, puissants natriurétiques et kaliurétiques agissant sur le cotransporteur Na⁺K⁺2Cl^-, les diurétiques thiazidiques, d'action plus progressive et moins puissante sur la natriurèse et la kaliurèse, agissant sur le tube contourné distal et bloquant le cotransport Na⁺Cl^-, et les diurétiques épargneurs de potassium, classe hétérogène induisant une natriurèse modérée et une rétention de potassium. Leurs effets indésirables sont dominés par les troubles hydroélectrolytiques et métaboliques, qui rendent nécessaire une surveillance spécifique. Leurs indications sont les situations de rétention hydrosodée d'origine cardiaque, rénale ou au cours du syndrome hépatorénal. Les diurétiques sont un des piliers du traitement de l'hypertension essentielle. Malgré leur ancienneté, ils restent un maillon important du traitement de l'hypertension et de l'insuffisance cardiaque. Plus récemment, une nouvelle classe de médicament a été mise sur le marché exerçant un effet diurétique par diurèse osmotique induite par l'inhibition de la résorption de glucose au niveau du tubule proximal, les gliflozines. Cette nouvelle classe développée initialement pour le traitement du diabète a vu ses indications élargies à la prévention de la progression de la maladie rénale chronique et au traitement de l'insuffisance cardiaque. Il reste à mentionner les aquarétiques avec une indication dans la polykystose rénale et les inhibiteurs de l'anhydrase carbonique pour la prise en charge du glaucome aigu.