Francisella tularensis et tularémie - 12/06/25
: Professeur de bactériologie, responsable médical du laboratoire de bactériologie-hygiène hospitalière du CHU Grenoble-Alpes, responsable scientifique du Centre national de référence des FrancisellaRésumé |
La tularémie est une zoonose causée par Francisella tularensis, bactérie à Gram négatif, intracellulaire facultative, hautement infectieuse et virulente. Cette espèce se divise en trois sous-espèces ainsi qu'en divers clades et sous-clades, présentant des variations en termes de virulence et de répartition géographique. Les zones d'endémie de la tularémie se situent principalement dans l'hémisphère Nord. L'incidence des infections humaines est souvent corrélée à la survenue d'épizooties chez les animaux sauvages, notamment chez les lagomorphes et les petits rongeurs. Les infections humaines sont de sources multiples. Elles peuvent résulter d'un contact direct avec des animaux infectés, d'une morsure animale, d'un contact avec un environnement hydrotellurique contaminé, de la consommation d'aliments ou d'eau contaminés, ou encore de piqûres ou morsures d'arthropodes vecteurs. Les manifestations cliniques de la tularémie, peu spécifiques, varient en fonction de la voie d'inoculation des bactéries. Elles peuvent correspondre à une adénopathie régionale, souvent d'évolution prolongée, satellite d'une inoculation cutanée (formes ulcéroganglionnaire et ganglionnaire), oculaire (forme oculoganglionnaire) ou orale (forme oropharyngée), ou par des manifestations systémiques (formes pneumonique et typhoïdique). Bien que rares, les complications potentielles de la tularémie sont nombreuses et variées. Le diagnostic de la tularémie repose principalement sur des tests sérologiques, plus rarement sur la détection de F. tularensis par culture ou techniques de biologie moléculaire, ces dernières permettant d'obtenir un diagnostic plus précoce. Les formes graves de tularémie, bien que rares, sont plus fréquemment observées en cas de retard thérapeutique et chez des patients immunodéprimés. Seuls les aminoglycosides, les tétracyclines et les fluoroquinolones sont utilisés en première intention. Aucun vaccin n'est actuellement disponible, mais les mesures prophylactiques individuelles sont essentielles.
Mots-clés : Francisella tularensis, Tularémie, Maladie professionnelle, Maladie à transmission vectorielle, Maladie d'origine alimentaire, Maladie d'origine hydrique
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