Épidémiologie des maladies mentales - 14/08/25
Résumé |
Cet article vise à décrire l'épidémiologie et ses méthodes appliquées aux problèmes de santé mentale, ainsi que les principaux résultats quant à la prévalence des problèmes de santé mentale, leur distribution et certains facteurs de risque. L'épidémiologie des troubles mentaux utilise les méthodes de l'épidémiologie : elle suit les mêmes règles concernant la sélection des échantillons et la rigueur statistique nécessaire pour les analyses. Cependant, le taux de réponse y est particulièrement important en ce que la propension à répondre peut être liée à la santé mentale de la personne que l'on sollicite, la poussant à répondre ou au contraire à ne pas le faire. Elle met en place des enquêtes de population souvent transversales mais peut aussi organiser des cohortes spécifiques ou intégrées à des cohortes généralistes, plus adaptées à la mesure des facteurs de risque. L'épidémiologie psychiatrique possède ses propres instruments : échelles et instruments diagnostiques standardisés, utilisables par des enquêteurs sans formation clinique tels que le Composite International Diagnostic Interview, ainsi que des instruments diagnostiques utilisables par des cliniciens expérimentés, eux-mêmes formés à l'instrument et qui, dans ce cas, en représentent le standard clinique. Ces instruments existent aussi pour les enfants et les adolescents : le Strengths and Difficulties Questionnaire et le Development and Well-Being Assessment qui ont été traduits en français et utilisés dans des enquêtes en France et en Europe, ainsi que des instruments autoadministrés tels que le Dominic Interactif. Les développements récents, tout particulièrement lors de l'épidémie de maladie à coronavirus 2019, ont amené à utiliser de plus en plus fréquemment les enquêtes en ligne qui posent des problèmes de représentativité auxquels s'ajoute souvent l'utilisation d'échelles de symptômes sur des durées courtes éloignées des critères diagnostiques. L'épidémiologie peut aussi évaluer le recours des soins, hospitaliers et ambulatoires, la consommation des psychotropes, tant dans les enquêtes que dans les banques de données de l'assurance maladie et les recueils liés à l'hospitalisation et aux soins ambulatoires, d'autant que les données de santé ont été regroupées dans le Système national des données de santé. Ce faisant, elle peut contribuer à la mise en place de l'organisation des soins sur les territoires à différentes échelles. L'utilisation des big data à partir de vastes cohortes rassemblant des données complexes et de l'intelligence artificielle pour les analyser suscite également des espoirs dans le domaine de la santé mentale.
Mots-clés : Épidémiologie des troubles mentaux, Santé publique, Mesures des troubles mentaux, Organisation des soins
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