Le traitement chirurgical des tumeurs nasosinusiennes a beaucoup évolué ces 20 dernières années. Les progrès majeurs de la chirurgie endoscopique des sinus, tant sur le plan de l'instrumentation que de l'imagerie et de l'anesthésie, ont abouti à l'extension de ses indications. Ainsi, initialement la chirurgie fonctionnelle, cette technique «  mini-invasive  » , est devenue le standard de traitement pour de nombreuses pathologies tumorales bénignes (papillome inversé, en particulier) et malignes du massif facial et de la base du crâne (neuroblastome olfactif, adénocarcinome de l'ethmoïde, etc.). L'analyse de la littérature met en évidence une diminution significative de la morbidité périopératoire et une amélioration de la qualité de vie de ces patients par rapport aux voies transfaciales. Concernant le traitement des cancers nasosinusiens, plusieurs études ont montré une sécurité carcinologique de la chirurgie endoscopique pour des patients rigoureusement sélectionnés. L'abord endoscopique endonasal des tumeurs sinusiennes ne s'envisage cependant que dans le strict respect de ses contre-indications. Les voies transfaciales restent donc une alternative thérapeutique de choix dès lors que l'extension tumorale ne permet pas une résection endoscopique satisfaisante sur le plan carcinologique. Pour ces dernières, le développement de la chirurgie reconstructrice par lambeaux libres microanastomosés a constitué un progrès majeur, en permettant de larges exérèses au prix de séquelles esthétiques et fonctionnelles limitées. Une analyse précise préopératoire de la perte de substance du massif facial et de ses implications sur le plan vital, fonctionnel et esthétique guide cette stratégie de reconstruction.