Surdosage fatal en ropivacaïne au décours d’une opération chirurgicale - 24/09/25
Fatal overdose of ropivacaine during surgery

Résumé |
Introduction |
Présentée avec des effets cardio-toxiques moins marqués que la bupivacaïne, l’usage thérapeutique de la ropivacaïne est bien maîtrisé en anesthésie locorégionale et présente, tant sur le contrôle de l’analgésie que sur l’amélioration des conditions postopératoires, une efficacité très appréciée des cliniciens. Les accidents sous ropivacaïne semblent limités et la littérature rapportant des décès induits est très pauvre. Dans ces conditions, même si les circonstances et les conditions de traitement de ce dossier ne sont pas bien documentées, il a semblé important aux auteurs de décrire cette expertise pour apporter une contribution, certes limitée, à la littérature médicale.
Méthode |
Les auteurs ont été confrontés à un décès accidentel survenu au décours d’une opération suite à une fracture de la cheville chez un homme de 69 ans. Si les circonstances et la maîtrise hospitalière de l’évènement restent un peu flous (absence de dossier médical documenté, absence de suivi judiciaire), l’autopsie, réalisée plus de 3 semaines après le décès, a mis en évidence une congestion viscérale marquée et un possible infarcissement rénal sur un cadavre en mauvais état général (foie d’allure stéatosique, héliodermite).
Résultats |
Une expertise toxicologique de référence a permis de mettre en évidence par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem un surdosage massif en ropivacaïne avec une concentration à 6,53mg/L dans le sang fémoral. Il n’a pas été observé de séquestration tissulaire (foie à 0,46mg/kg, cœur à 0,41mg/kg, rein à 0,48mg/kg, encéphale à 0,50mg/kg et poumon à 0,60mg/kg) permettant d’évoquer un décès rapide après administration.
Conclusion |
Les médecins légistes ont conclu à une embolie pulmonaire consécutive à des troubles du rythme cardiaque.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
Ropivacaine is presented with less cardio-toxicity when compared to bupivacaine. The therapeutic use of ropivacaine for local or regional surgery is well established and presents suitable efficacy for analgesia control and postoperative conditions. Accidents involving ropivacaine seems limited and a comprehensive literature review about death due to ropivacaine returned with few citations. Although numerous details are missing, it was considered by the authors that the presented case could contribute to the medical literature.
Method |
The authors were recently involved in a fatal event of a 69-year-old man where ropivacaine was used during ankle surgery. Although the circumstances and the hospital intervention are unclear (lack of medical records), the autopsy, performed about 3 weeks after the death, demonstrated visceral congestion and possible kidney infarction on a cadaver with bad general conditions (steatosis liver and photodermatose).
Results |
A reference forensic toxicological expertise, using liquid chromatography coupled to tandem mass spectrometry, evidenced a massive ropivacaine overdose with a femoral blood concentration measured at 6.53mg/L. The absence of tissue sequestration (liver at 462ng/g, heart at 405ng/g, kidney at 481ng/g, brain at 503ng/g and lung at 602ng/g) was consistent with a rapid death following drug administration.
Conclusion |
The forensic pathologists concluded that death was due to pulmonary embolism as a consequence of cardiac arrythmia.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Ropivacaïne, Anesthésique local, Décès, Chirurgie, Toxicologie
Keywords : Ropivacaine, Local anaesthetic, Death, Surgery, Toxicology
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