Prise en charge des fistules vésico-vaginales : étude rétrospective de 52 patientes - 01/11/25

Résumé |
Introduction |
La fistule vésico-vaginale (FVV) est une complication rare mais invalidante, essentiellement d’origine iatrogène dans les pays occidentaux. En France, il y a peu de données concernant l’épidémiologie, le détail de leur prise en charge et les résultats. Cette étude vise à dresser un bilan de la prise en charge des FVV dans notre centre sur 14 ans, étudier leur devenir et identifier les facteurs de risque de récidive.
Méthodes |
Étude rétrospective monocentrique incluant toutes les patientes opérées d’une FVV entre 2010 et 2024. Les cas ont été identifiés par les codes CCAM et les données collectées à partir des dossiers médicaux. Les variables analysées comprenaient les caractéristiques démographiques, les étiologies, les modalités chirurgicales et la présence d’un drainage urinaire pré-thérapeutique.
Résultats |
Au total, 52 patientes ont été incluses (âge moyen 52 ans). Les causes étaient chirurgicales dans 82,7 % des cas (42,3 % post-hystérectomie, 23,1 % post-BSU, 5,8 % post-pelvectomie) et obstétricales dans 13,5 % des cas. Un drainage urinaire préalable était réalisé chez 31,4 % des patientes. Les voies d’abord utilisées pour la réparation étaient vaginale (39,2 %), cœlioscopique (33,3 %) et laparotomique (27,5 %). Une interposition tissulaire a été réalisée dans 82,1 % des cas (lambeau de Martius : 70 % des voies vaginales ; épiploïque : 58,8 % des coelioscopies, 92,9 % des laparotomies). Avec un suivi médian de 10,5 mois [3–36], 12 récidives (30 %) ont été observées sur 40 patientes suivies (12 perdues de vue, exclues de l’analyse finale). Les complications précoces ont concerné 19,2 % des cas (traitement médical 15,4 %, chirurgical 3,8 %). L’interposition tissulaire (25 vs 50 % de récidives, OR=0,33) et le drainage urinaire pré-thérapeutique (18,2 vs 34,5 %, OR=0,42) étaient protecteurs. À l’inverse, le contexte oncologique (60 % de récidives) et l’antécédent de radiothérapie (66,7 %) constituaient des facteurs de risque.
Conclusion |
Nos résultats confirment la prédominance des causes iatrogènes chirurgicales, avec un taux de récidive de 30 % cohérent avec la littérature. L’interposition tissulaire et le drainage urinaire préalable semblent améliorer les résultats, contrairement au contexte oncologique et à la radiothérapie. Les limites principales résident dans le caractère rétrospectif et l’effectif limité. Des études multicentriques prospectives sont nécessaires pour confirmer ces facteurs pronostiques (Figure 1, Figure 2, Figure 3).
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Vol 35 - N° 7S
P. S35-S36 - novembre 2025 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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