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Hiérarchisation des biomarqueurs pour le diagnostic des pathologies neurodégénératives : application à la maladie d’Alzheimer - 15/11/25

Biomarker hierarchization in the diagnosis of cognitive neurodegenerative disorders: The case of Alzheimer's disease

Doi : 10.1016/j.mednuc.2025.09.007 
A. Kas a, , S. Bombois b
a Service de médecine nucléaire, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Sorbonne université, AP–HP, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France 
b Service de neurologie, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Sorbonne université, AP–HP, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France 

*Auteur correspondant.

Résumé

En France, les maladies neurodégénératives concernent environ 1,2 million de personnes, dont 850 000 atteintes de la maladie d’Alzheimer (MA). Les avancées diagnostiques récentes reposent essentiellement sur le développement de biomarqueurs, en particulier ceux du liquide cérébro-spinal (LCR) et de l’imagerie TEP. Ces avancées concernent majoritairement le diagnostic de la MA. Les biomarqueurs du LCR permettent d’apporter des arguments biologiques en faveur de la présence des lésions pathologiques de la MA, c’est-à-dire en faveur d’une amyloïdopathie (diminution de la concentration du peptide Aβ42 ou rapport Aβ42/Aβ40 anormal) et d’une taupathie (augmentation de la concentration des protéines Tau phosphorylées), renseignant le statut A+/T+ de la maladie. Leur sensibilité et spécificité dépassent 90 % pour le diagnostic clinique de la MA. L’IRM cérébrale (à défaut le scanner cérébral) est un examen indispensable dans la démarche diagnostique pour l’exclusion d’autres pathologies (diagnostic différentiel) et la recherche d’une atrophie régionale pouvant orienter les hypothèses étiologiques. Dans la MA, ses performances diagnostiques demeurent variables : bien que l’atrophie cérébrale — en particulier hippocampique — soit un marqueur fréquemment étudié, elle reste peu discriminante dans les formes prodromales et atypiques de la MA, ainsi que pour le diagnostic différentiel. L’hypométabolisme du cortex cérébral en TEP-FDG est un marqueur de neurodégénérescence dans la MA ; il est corrélé à la clinique et prédictif de la dégradation cognitive à moyen terme. La TEP-FDG joue un rôle déterminant dans le diagnostic différentiel, notamment entre la MA et les dégénérescences lobaires frontotemporales (DLFT). La TEP amyloïde permet de visualiser in vivo les plaques amyloïdes avec une forte valeur prédictive négative. Bien qu’elle détecte l’amyloïdose longtemps avant l’apparition des symptômes, sa positivité n’implique pas nécessairement une MA évolutive. Dans les pathologies non MA, comme les DLFT ou les syndromes parkinsoniens, la TEP-FDG, la scintigraphie des transporteurs de la dopamine ou la scintigraphie cardiaque au méta-iodo-benzyl-guanidine (MIBG) sont privilégiés, selon le contexte clinique. La démarche diagnostique s’appuie sur une séquence hiérarchisée, guidée par le phénotype clinique initial, et intégrant des examens d’imagerie ou une ponction lombaire en fonction de l’orientation diagnostique, des contre-indications ou de résultats équivoques. Cette approche met en évidence l’importance d’un diagnostic précoce et personnalisé, fondé sur des biomarqueurs validés, afin d’orienter la prise en charge et de favoriser l’accès aux nouvelles thérapeutiques ciblant les lésions pathologiques de la MA.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

In France, neurocognitive disorders affect approximately 1.2 million individuals, including 850,000 with Alzheimer's disease (AD). Patients typically present for first memory consultations at an advanced stage, with a mean Mini-Mental State Examination (MMSE) score below 20. Recent advances in diagnosis have largely relied on the development of biomarkers, particularly cerebrospinal fluid (CSF) analysis and positron emission tomography (PET) imaging. CSF biomarkers enable the detection of amyloid plaques (decreased Aβ42 peptide or abnormal Aβ42/Aβ40 ratio) and phosphorylated Tau proteins (increased), indicative of Alzheimer's pathology (A+/T+ status). Their sensitivity and specificity both exceed 90% for the diagnosis of symptomatic AD. Magnetic resonance imaging (MRI), though routinely used, has variable diagnostic value; hippocampal atrophy, in particular, lacks specificity in atypical forms and in prodromal stages of AD. Fluorodeoxyglucose (FDG) PET imaging, by contrast, can detect early cerebral hypometabolism predictive of clinical progression, and it plays a crucial role in differential diagnosis, especially in frontotemporal lobar degeneration (FTLD) and Lewy body disease (LBD). Amyloid-PET imaging enables in vivo visualization of amyloid deposits with a high negative predictive value. Although it can detect amyloid accumulation years before symptom onset, a positive result does not necessarily indicate active AD. In non-Alzheimer's disorders such as FTLD or parkinsonian syndromes, alternative imaging tools are preferred, including FDG-PET, dopamine transporters scintigraphy or meta-iodo-benzyl-guanidine (MIBG) scintigraphy, depending on clinical suspicion. The diagnostic process follows a structured, phenotype-based sequence in which lumbar puncture, FDG-PET, or amyloid-PET are selected according to clinical presentation, contraindications, or inconclusive results. This structured approach underscores the importance of early, personalized, biomarker-guided diagnosis to optimize patient care and to promote access to disease-modifying therapies targeting pathological lesions in AD.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Biomarqueurs, TEP-FDG, TEP amyloïde, Maladies cognitives

Keywords : Biomarkers, FDG-PET, Amyloid-PET, Cognitive disorders


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Vol 49 - N° 6

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