Introduction : La ventilation non invasive (VNI) corrige l’insuffisance respiratoire chronique en délivrant une aide inspiratoire la plus synchronisée possible aux efforts inspiratoires du patient. Plusieurs études ont montré l’existence d’asynchronismes patient- ventilateur au cours de la ventilation diurne. Peu d’études ont évalué l’impact de ces asynchronismes sur la qualité et l’efficacité du sommeil.

Méthodes : Onze patients atteints de syndrome obésité-hypoventilation ont effectué une polysomnographie sous VNI en ventilation spontanée et aide inspiratoire, incluant le recueil des signaux neurologiques (EMG, EEG) et des signaux ventilatoires (débits, pressions) mesurés dans le circuit de VNI. Grâce au recueil des variations de la pression oesophagienne, les trois variétés suivantes d’asynchronismes ont été identifiées et quantifiées à l’aide d’un algorithme spécifique : cycles inspiratoires non déclenchés (CND), cycles auto-déclenchés (AD), défaut de cyclage expiratoire (DCE). Seuls ont été quantifiés les asynchronismes survenant en l’absence de mouvements du patient et en l’absence de changement de stade de sommeil.

Résultats : Tous les patients avaient un temps de sommeil total supérieur à 180 min et 45 % d’entre eux avaient un taux d’asynchronismes supérieur à 10 %. La prévalence des CND était de 14,6 ± 16,6 %, de 0,2 ± 0,2 % pour les AD et de 13 ± 15 % pour les DCE, sans répartition différente selon les stades de sommeil 1+2, 3+4 ou REM. Le taux d’asynchronismes était corrélé au nombre au nombre de micro-éveils (r = 0,88) mais seulement 35 % des micro- éveils étaient précédés d’un ou de plusieurs asynchronismes. Un taux d’asynchronismes supérieur à 10 % était associé à une augmentation significative (x 1,8) de l’index de micro-éveils.

Conclusion : La survenue d’asynchronismes patient-ventilateur sous VNI en aide inspiratoire modifie la qualité du sommeil en augmentant la survenue de micro-éveils.