Amartya Sen looks at people’s well-being in terms of functioning and freedom, rather than in terms of the amount of goods or services consumed. The capability approach, developed by Sen, deals with what people are able to achieve by using these commodities. Concerning disability, he wrote: “We must take note that a disabled person may not be able to do the many things that an able-bodied individual can, with the same bundle of commodities” [Sen, A. K. (1985). Commodities and capabilities. Oxford: Oxford University Press [1999], p. 7]. The capability approach makes it possible to analyse the economic situation of people with disabilities in a different way. What becomes important is their functioning, i.e. what they are able to achieve within a given context. In fact, the capability set includes not only what a person is effectively able to achieve, but also the potential functionings that he/she can choose. This expresses the degree of freedom that a person with disability benefits from in a given environment. The challenge is therefore to reduce the constraints that the environment adds to a person’s impairment in order to expand their capability set and to allow them to live a life which they value. This paper reviews the paradigms that address disability and the ways of assessing a person’s capability set within this framework. Achieved functionings are easily measured through cross-sectional surveys, using counterfactual analysis to compare the situations of disabled and non-disabled people. This was done in 2005 in Afghanistan when a national disability survey was carried out on a random sample of households. Measuring detailed capabilities, especially their freedom dimension, is quite complex and requires identifying people’s potential choices in an ever-changing environment. This implies a need to extend the philosophical framework and to adopt appropriate statistical methodologies.

Amartya Sen aborde la notion de bien-être en se préoccupant des fonctionnements, réalisations et libertés des personnes, plutôt que de la quantité de biens et services qu’elles consomment. L’approche par les capabilités qu’il propose met plutôt l’accent sur ce qu’il est possible de réaliser à travers l’utilisation de ces biens. Concernant le handicap, A. Sen écrit : « il faut reconnaître qu’une personne handicapée peut ne pas arriver à faire toutes les choses qu’une personne non handicapée réalise, même si elle dispose d’un panier de biens identique » [Sen, A. K. (1985). Commodities and capabilities. Oxford: Oxford University Press [1999], p. 7]. L’approche par les capabilités permet d’aborder l’analyse économique du handicap de manière différente. Ce qui importe, c’est le niveau de fonctionnement que des personnes handicapées sont capables d’accomplir dans un contexte donné. Or l’ensemble des capabilités d’une personne handicapée recouvre non seulement ce qu’elle peut effectivement accomplir, mais aussi les fonctionnements potentiels qu’elle pourrait choisir de faire. Ces derniers expriment son niveau de liberté dans un contexte donné. L’enjeu consiste alors à réduire les contraintes que l’environnement rajoute à son handicap de façon à accroître l’ensemble de ses capabilités et lui permettre ainsi de vivre la vie qu’elle souhaite. L’article présente différentes visions du handicap et la façon dont on peut évaluer l’ensemble des capabilités. On mesure, en général, les fonctionnements effectifs par des enquêtes en coupe instantanée qui permettent une analyse comparée de la situation des handicapés et des non-handicapés. Ce fut le cas pour l’enquête nationale sur le handicap qui a été réalisé en 2005 en Afghanistan auprès d’un échantillon aléatoire de ménages. Estimer les capabilités, dans leur dimension de libertés, est bien plus complexe car elle demande d’identifier les choix potentiels des personnes dans un environnement qui se trouve être en mutation. Cela implique d’élargir le cadre philosophique de référence et d’utiliser des méthodologies statistiques particulières.