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Effets indésirables des rayons X - 01/01/90

[35-090-A-10]
J Dutreix : Professeur à la Faculté de médecine Paris-Sud. Electroradiologiste des Hôpitaux
Institut Gustave-Roussy, 39 rue Camille Desmoulins, 94805  Villejuif  France
Article archivé , publié initialement dans le traité EMC RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE : Principes et techniques - Radioprotection

Résumé

Depuis la première radiographie obtenue par Roentgen, en 1895, les rayons X ont eu pour application majeure le radiodiagnostic médical.

Ils ont, dès lors, représenté la cause principale d'irradiation d'origine humaine, par le nombre de personnes professionnellement impliquées (qui s'élève à près de 100 000 en France) et le nombre de sujets examinés (plusieurs millions par an).

Les effets biologiques des rayons X ont été rapidement constatés et appliqués à la radiothérapie dans les années suivantes. Les doses élevées requises pour la destruction des tumeurs s'accompagnent de vives réactions cutanées et muqueuses facilement observables qui sont acceptées comme conséquence inévitable de l'acte thérapeutique.

Le caractère pathologique des effets provoqués par des doses beaucoup plus faibles, en cause dans le radiodiagnostic, étant plus insidieux ne s'est manifesté que tardivement chez les utilisateurs, après l'accumulation des irradiations répétées au cours de l'exercice professionnel.

De façon quasi constante, une dizaine d'années d'utilisation des rayons X se traduisait par des lésions cutanées des mains, avec dans leur forme mineure une disparition des empreintes digitales, des anomalies des ongles et dans les formes plus graves une radiodermite chronique sur laquelle se développaient fréquemment des épithéliomas de très mauvais pronostic.

L'incidence élevée des leucémies était reconnue vers 1930.

Les conséquences pathologiques évidentes chez les utilisateurs professionnels, radiologistes, pneumologues, chirurgiens et dentistes, s'observaient exceptionnellement chez les malades. Cependant, des réactions cutanées ont été signalées chez des tuberculeux soumis à des radioscopies régulières pour surveillance de pneumothorax et des complications dramatiques ont résulté d'examens radioscopiques prolongés pour réduction de fractures ou extraction de corps étrangers.

La prise de conscience des risques a fait entreprendre des études :

  • radiobiologiques, pour identifier et répertorier les effets pathologiques et établir leur relation avec la dose ;
  • techniques, pour évaluer les doses délivrées et développer les moyens de les réduire ;
  • cliniques, pour déceler les conséquences pathologiques dans les groupes de sujets exposés.

Dès 1928, les spécialistes concernés ont fondé la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR), pour assurer une concertation internationale permanente sur les risques des radiations, pour analyser les données acquises et élaborer les recommandations qui, dans tous les pays, sont adoptées comme base des dispositions réglementaires.

Ces études ont connu un développement considérable après la Deuxième Guerre mondiale car les effets pathologiques des radiations ont pris une dimension nouvelle avec l'apparition des armes nucléaires et le développement de l'énergie nucléaire. Les moyens consacrés aux recherches ont été considérablement accrus et la plupart des données radiobiologiques, techniques, cliniques et démographiques ont été acquises depuis 1950.

Ces efforts de recherche n'ont pas épuisé le problème car de grandes difficultés sont rencontrées pour l'évaluation précise des risques liés à l'utilisation courante en radiodiagnostic. Néanmoins, les données sont suffisamment nombreuses et fiables pour permettre une approche rationnelle du problème pour à la fois démystifier le risque et en apprécier la réelle importance.

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