CO.38 Prévalence et signification pronostique des lésions jéjunales détectées par vidéocapsule dans la maladie de Crohn - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
La vidéocapsule (VC) permet de voir l’ensemble de l’intestin grêle et d’analyser les lésions endoscopiques au cours de la maladie de Crohn (MC). Aucune donnée n’est disponible concernant spécifiquement les localisations jéjunales des lésions chez les patients atteints de MC.
Les buts de notre étude étaient de déterminer la prévalence de l’atteinte endoscopique jéjunale au cours de la MC, de préciser les caractéristiques phénotypiques des patients avec lésions jéjunales et d’évaluer l’impact des lésions jéjunales sur le cours évolutif de la maladie.
Patients et Méthodes |
Tous les patients atteints d’une MC certaine et chez qui une VC a été réalisée entre janvier 2002 et octobre 2007 ont été inclus. Les caractéristiques démographiques, cliniques et le phénotype de la maladie (classification de Montréal, antécédent de résection intestinale, traitement) ont été recueillis au jour de réalisation de la VC. Tous les patients inclus ont été suivis pendant au moins 6 mois après la VC pour évaluer le profil évolutif de la maladie. Les variables continues et dichotomiques ont fait l’objet d’une analyse univariée par un test de Student et de Fischer. Les variables les plus informatives (P<0,2) ont été introduites dans un modèle de régression logistique. Les courbes de survie ont été réalisées par la méthode de Kaplan Meier et analysées par le test du Log Rank.
Résultats |
639 VCE ont été réalisées entre janvier 2002 et octobre 2007 dont 81 chez des patients atteints de MC. Cinq patients ont été exclus en raison d’une VC non analysable. Les patients ont eu un suivi médian (IQ) de 44 mois (32 - 57) après la VC. La prévalence des lésions jéjunales était de 39 %. Aucune association entre des caractéristiques cliniques et démographiques, et la présence de lésions jéjunales n’a été identifiée. En revanche, en analyse multivariée, l’existence de lésions iléales était associée à un risque accru de lésions jéjunales (OR=7,9 [2,2 - 29], P=0,002) ; inversement, l’atteinte colique était associée un risque moindre d’atteinte jéjunale (OR=0,14 [0,02 - 0,9], P=0,04). Les patients traités par corticoïdes avaient significativement plus de lésions que les patients sans traitement et traités par immunosuppresseurs seuls et/ou anticorps anti-TNF alpha. Trente-huit patients ont eu une rechute après la VC, 14 patients avant et 24 au delà de 6 mois d’évolution. L’existence de lésions jéjunales n’était pas associée à un risque élevé de rechute précoce (P = 0,83) ni tardif (P = 0,71 ; log rank test).
Conclusion |
Les lésions jéjunales sont fréquentes au cours de la MC. Le risque de lésions jéjunales est significativement plus faible chez les patients ayant une atteinte colique. Les lésions jéjunales ne semblent pas associées à un risque évolutif accru. Ces données vont à l’encontre d’une recherche systématique de ces lésions en l’absence de lésions iléales.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A116 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.