P.09 Les adénocarcinomes colorectaux présentent une fréquence très élevée d’instabilité des microsatellites après l’âge de 75 ans - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Environ 15 % des adénocarcinomes colorectaux présentent une instabilité des microsatellites (IMS). Ces tumeurs ont un meilleur pronostic que celles sans IMS. La fréquence des tumeurs avec IMS augmente avec l’âge par un mécanisme d’hyperméthylation du promoteur du gène hMLH1. Cependant, la prévalence exacte de l’IMS et ses potentielles implications cliniques ne sont pas connues après l’âge de 75 ans.
Patients et Méthodes |
Tous les patients consécutifs ayant une détermination du statut IMS ont été inclus dans deux centres entre 2005 et 2008. La détermination du statut IMS a été réalisée par l’analyse de 5 marqueurs quasi-monomorphes (BAT26, BAT25, NR21, NR22, NR24). L’instabilité d’au moins 3 marqueurs étant requise pour porter le diagnostic d’IMS. La prévalence de l’IMS a été comparée entre les patients de moins de 75 ans et de 75 ans et plus. Les patients présentant un syndrome HNPCC avec mutation identifiée ont été exclus de l’étude.
Résultats |
754 patients ont été inclus dont 272 (36 %) patients âgés de 75 ans ou plus (âge médian 82 ans, extrêmes 75 à 101 ans). Il y avait 425 hommes et 329 femmes. La proportion de femmes était de 38 % avant 75 ans et de 53 % à partir de 75 ans (p < 0,0001). Sur l’ensemble de la population une IMS dans la tumeur primitive a été mise en évidence dans 105 (13,9 %) cas. La proportion d’IMS était de 19,4 % à partir de l’âge de 75 ans et de 10,7 % avant 75 ans (p = 0,0017). Chez les patients de 75 ans et plus la proportion des IMS était significativement plus élevé chez les femmes que chez les hommes (27 vs 10,2 %, p = 0,003). Chez les patients de moins de 75 ans il n’y avait pas de différence de prévalence de l’IMS entre les hommes et les femmes (12,5 vs 9,7 %, p = 0,4). Parmi 80 patients dont les tumeurs présentait une IMS et pour lesquels la mutation V600E de BRAF a été recherchée il y avait une différence significative en fonction de l’âge (11,4 % avant 75 ans vs 72,2 % après 75 ans, p < 0,001). Dans le groupe des 36 patients étudiés de 75 ans et plus il n’y a pas de différence de prévalence de la mutation V600E en fonction du sexe (78 % chez les femmes et 70 % chez les hommes, p > 0,9). Parmi les 21 patients dont les tumeurs présentaient une IMS et pour lesquels des résultats d’immunomarquage hMLH1 et hMSH2 étaient disponibles, il y avait une extinction de l’expression d’hMLH1 et de hMSH2 chez 8/10 et 1/10 des patients de 75 ans et plus et chez 6/11 et 1/11 des patients de moins de 75 ans.
Conclusion |
La prévalence de l’IMS dans les adénocarcinomes colorectaux est significativement plus élevée après l’âge de 75 ans. Dans cette tranche d’âge, l’IMS est significativement plus fréquente chez les femmes. Cette variation ne semble pas liée à une hyperméthylation différente du promoteur de hMLH1. La valeur pronostique de l’IMS dans cette tranche d’âge est en cours d’évaluation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A23 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.