P.10 Efficacité du dépistage systématique du syndrome HNPCC par test RER chez les patients atteints de cancer colorectal sans critères cliniques stricts : résultats d’une étude prospective multicentrique - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Le syndrome HNPCC est responsable d’environ 5 % des CCR. Son identification permet un dépistage efficace du patient et de ses apparentés. Des stratégies de dépistage « 2 étapes » (test RER sur la tumeur puis recherche de mutation constitutionnelle de gène MMR chez les patients avec tumeurs RER+) ont été proposées pour élargir la recherche du syndrome à des patients sans critères cliniques et/ou généalogiques évocateurs stricts. La faisabilité en pratique courante et l’efficacité de ce type de stratégie de dépistage ont été peu évaluées dans nos populations.
Patients et Méthodes |
De 1999 à 2006, dans 2 CHU, 7 CHG, 3 cliniques privées, les patients pris en charge pour CCR ont été inclus prospectivement lorsqu’ils présentaient l’un des critères suivants : 1) âge ≤ 50 ans, 2) ATCD personnel ou familial de CCR au 1er degré ou cancer endométrial, sans syndrome génétique prédisposant au CCR préalablement connu. Un test RER était réalisé sur le tissu tumoral, comprenant recherche d’instabilité micro-satellitaire de haut niveau (IMS) et IHC au moins sur les protéines MLH1 et MSH2. Le test était positif (RER+) en présence 1) d’une IMS, 2) et/ou d’une extinction IHC d’une des protéines. Une consultation d’oncogénétique pour recherche de mutation constitutionnelle était proposée aux patients RER+.
Résultats |
312 patients ont été inclus (âge moyen 54 ans), sur les motifs suivants : âge (47 %), ATCD personnel (11 %), ATCD familial (30 %), plusieurs critères (12 %). Les tests ont été réalisés et jugés interprétables : dans 88 % des cas pour l’IMS et pour l’IHC sur MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2 dans respectivement 97, 98, 43 et 5 % des cas. Le phénotype RER a pu être affirmé dans 98,7 % des cas. La concordance des 2 techniques était de 98,9 %. Il était positif chez 46 (15 %) patients. Une consultation d’oncogénétique a été menée chez 38 (83 %) des patients RER+, permettant l’identification d’un syndrome HNPCC chez 18 (38,3 %) d’entre eux : 10 mutations de MLH1, 7 de MSH2, 1 de MSH6 ; des critères d’Amsterdam II ont pu être retrouvés lors de la consultation d’oncogénétique pour 8 d’entre eux. Par ailleurs le diagnostic de HNPCC était retenu chez 5 patients supplémentaires malgré l’absence de mutation détectée, en raison du profil IHC (extinction MSH2) et/ou des caractéristiques cliniques et familiales. Le caractère sporadique était affirmé chez 4 patients (extinction MLH1 et présence de la mutation somatique V600E de BRAF) et suspecté chez les 11 cas restants.
Conclusion |
Une stratégie de dépistage en 2 étapes par l’étude du phénotype RER des CCR de patients sélectionnés sur des critères cliniques simples et peu restrictifs (étape 1) puis par enquête oncogénétique des cas RER + (étape 2) est faisable en pratique courante hors centres experts, et permet l’identification de cas HNPCC non suspectés initialement (39 % des patients sélectionnés par l’étape 1).
Remerciements, financements, autres |
Cette étude a été soutenue par un financement PHRC (00-08N).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A24 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.