CO.97 Ligature élastique endoscopique versus béta-bloquant dans la prévention primaire des hémorragies digestives par rupture de varices œsophagiennes : résultats d’une méta-analyse - 28/12/09
Résumé |
Objectif |
La ligature élastique endoscopique des varices œsophagiennes (LVO) est de plus en plus souvent proposée dans la prévention primaire des hémorragies digestives (HD) par rupture des varices œsophagiennes (VO). Néanmoins, les béta-bloquants restent le traitement de référence. Cependant, les résultats des essais et des méta-analyses comparant la LVO et les bêta-bloquants dans la prévention primaire des HD par rupture de VO sont discordants. Notre objectif a été de réaliser une méta-analyse actualisée.
Patients et Méthodes |
Les essais contrôlés et randomisés comparant la LVO et les béta-bloquants dans la prévention primaire des HD par rupture de VO ont été identifiés à partir de la base de données bibliographiques de la National Library of Medecine, à partir des références citées dans les articles publiés et à partir des livres des abstracts des congrès français et internationaux des 5 dernières années. La qualité des essais a été appréciée selon les critères définis par Poynard et Pagliaro. Les critères de jugement étaient la survenue d’un premier épisode hémorragique à 6, 12, 18 et 24 mois, la survie à 6, 12, 18 et 24 mois, ainsi que la fréquence et la sévérité des effets secondaires. Deux méthodes statistiques ont été utilisées : Yusuf-Peto et Der Simonian et Laird. L’hétérogénéité entre les essais a toujours été prise en compte.
Résultats |
18 essais contrôlés, randomisés ont été identifiés et analysés ; 10 essais étaient publiés sous forme d’article original et 8 sous forme d’abstract. Ces 18 essais incluaient au total 1 418 malades, 721 traités par béta-bloquant et 697 par LVO. La LVO a significativement réduit la fréquence du premier épisode hémorragique à 6 mois (OR 1,88, IC 95 % 1,07-3,31). Cependant, à 6 mois, la survie était significativement supérieure dans le groupe béta-bloquant (OR 2,34, IC 95 %, 1,09-5,01). Aucune différence significative entre les 2 groupes de traitement n’a été mise en évidence à 12, 18 et 24 mois que ce soit pour la survenue de la première hémorragie ou pour la survie. Les effets secondaires sévères étaient significativement plus fréquents chez les malades traités par béta-bloquant que chez les malades traités par LVO (OR 2,94, IC 95 %, 1,71-5,04) ; néanmoins, les effets secondaires mortels étaient significativement plus fréquents dans le groupe LVO que dans le groupe béta-bloquant (OR 0,14, IC 95 %, 0,02-0,99).
Conclusion |
Cette méta-analyse est la première méta-analyse à montrer un gain significatif de survie en faveur des béta-bloquants, grâce notamment à des effets secondaires mortels significativement moins fréquents. Le gain de survie obtenu avec les béta-bloquants nous incite à continuer à les recommander en première intention dans la prévention primaire des HD par rupture de VO.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A249 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.