P.65 Evaluation du nombre et de la fréquence des facteurs de risque (FDR) de complications digestives chez les patients traités par anti-aggrégants plaquetaires et suivis en cardiologie de ville en France - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Le but de cette enquête était d’évaluer le nombre et la fréquence des FDR de complications digestives ainsi que la fréquence des troubles digestifs hauts chez les patients AAP suivis en cardiologie.
Matériels et Méthodes |
Il s’agissait d’une enquête observationnelle prospective réalisée auprès d’un échantillon tiré au sort de 562 cardiologues libéraux français. Chaque médecin complétait un questionnaire pour les quatre premiers patients consultants traités par AAP, âgés de plus de 18 ans et acceptant de participer à l’enquête.
Résultats |
2182 patients ont été inclus entre février et août 2007 (âge = 67±11 ans, hommes = 74 %). Les motifs de traitement par AAP les plus fréquents étaient une maladie coronaire connue (72 %), la présence d’un stent coronaire (37 %), l’artérite périphérique (20 %) et un antécédent d’accident vasculaire cérébral ischémique y compris transitoire (15 %). La majorité des patients n’avaient aucun antécédent digestif (61 %) ; 13 % avaient déjà présenté des régurgitations acides, 17 % des douleurs épigastriques et 10 % des brulures rétrosternales. Une endoscopie digestive avait déjà été réalisée chez 22 % des patients, celle-ci était normale dans 39 % des cas, ou avait montré une œsophagite (38 %) ou un ulcère (26 %). Un antécédent d’hémorragie digestive existait chez 4 % des patients. Les traitements AAP en cours étaient l’aspirine (77 %), le clopidogrel (52 %) et la ticlopidine (1 %). Une association de plusieurs AAP était prescrite chez 29 % des patients ; 39 % des patients recevaient des IPP, le motif de prescription était la gastroprotection dans 62 % des cas. L’évaluation des FDR de complications digestives a montré que 57 % des patients avaient un âge > 65 ans, que 8 % avaient un antécédent d’ulcère gastroduodénal ou d’hémorragie digestive, que 34 % avaient des associations médicamenteuses à risque (corticoïdes = 1,1 %, anticoagulants oraux = 3,6 %, AINS = 1,3 %, association de plusieurs AAP = 29 %) et que 32 % avaient des comorbidités associées (diabète = 26 %, insuffisance cardiaque = 7 % et polyarthrite rhumatoïde = 1 %). Au total, 83 % des patients présentaient au moins un FDR. Un IPP était prescrit chez 38 % des patients de plus de 65 ans, chez 65 % de ceux ayant des antécédents digestifs, chez 52 % en cas de coprescription à risque et chez 42 % avec des comorbidités associées. 21 % des patients présentaient des signes digestifs hauts ; les plus fréquemment retrouvés étaient les régurgitations acides (7 %), les brûlures ou douleurs épigastriques (7 %) et les ballonnements (5 %). Pour 85 % des patients présentant au moins un symptôme, la prise en charge ne se traduisait par aucune modification du traitement AAP ; en cas de symptômes digestifs hauts, un IPP était prescrit dans 52 % des cas ; 37 % des patients ne recevaient aucun traitement dans cette situation.
Conclusion |
Cette enquête a montré que 83 % des patients traités par AAP avaient au moins un FDR de complications digestive. Chez les patients d’âge > 65 ans, un IPP était prescrit dans 38 % des cas. Des troubles digestifs hauts étaient retrouvés chez 21 % des patients. Dans la majorité des cas, ils n’entraînent pas de modification du traitement par AAP et sont associés à la prescription d’un IPP chez 1 patient sur 2.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A51 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.