P.160 Incidence et facteurs prédictifs de colectomie après traitement par infliximab au cours de la rectocolite hémorragique chronique active - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
L’infliximab est venu se positionner dans l’arsenal thérapeutique de la rectocolite hémorragique (RCH) afin de pallier à l’insuffisance des thérapeutiques et de réduire le recours à la chirurgie, certes curatrice mais grevée de morbidité. Peu d’études ont évalué le risque de colectomie et les facteurs prédictifs associés à celle-ci après recours à l’infliximab.
Patients et Méthodes |
Nous avons analysé de façon rétrospective tout les cas de RCH traités consécutivement par infliximab dans notre centre. La réponse clinique était évaluée par le Mayo score partiel (Mayo score amputé des données endoscopiques). Le critère principal de jugement d’efficacité de l’infliximab dans cette analyse était la survenue d’une colectomie. Si la date aux dernières nouvelles était antérieure à 2008, les praticiens étaient contactés afin de relever l’information de colectomie dans l’intervalle. Les 2 groupes de patients, colectomisés ou non, ont été comparés par le test t de Student pour les variables quantitatives ou le test du Khi-2 pour les variables qualitatives. Les variables liées en univariée à la réponse clinique (p<0,2) ont été intégrées dans un modèle multivarié de type régression logistique.
Résultats |
L’analyse a inclus 44 malades. L’indication de traitement par infliximab a été portée chez 36 malades en raison d’une colite chronique corticodépendante ou en échec des immunosuppresseurs et chez 8 malades en raison d’une colite aiguë résistante à un traitement par corticoïdes intraveineux. Un traitement d’induction complet par 3 perfusions (S0, S2, S6) a été effectué chez 41 malades et 28 l’ont poursuivi selon un schéma d’entretien. Le temps passé sous traitement était en moyenne de 40 semaines (extrêmes : 1 - 120). Le suivi moyen était de 71 semaines. Une colectomie a été réalisée dans 13 cas (29,5 %). Le délai de survenue de la chirurgie était de 40 semaines (1 - 93) après introduction de l’infliximab et de 5 ans (0,5 - 10,1) après le diagnostic de la RCH. En analyse univariée, le risque de survenue d’une colectomie était significativement associé à l’absence de réponse clinique que ce soit à 6 semaines, 6 mois ou 1 an. Parmi les données biologiques, seul le taux de leucocytes était significativement plus élevé à 6 semaines dans le groupe des patients colectomisés. Les patients colectomisés étaient significativement plus jeunes. Le score FCI (Fulminant Colitis Index = nombres de selles/jour + CRP (mg/l) × 0,14) était significativement plus élevé à la sixième semaine dans le groupe des patients colectomisés, mais ne différait pas à l’initiation du traitement. En analyse multivariée, seule la réponse à 6 semaines était associée de manière très significative à une réduction du risque de colectomie (OR=11,7 [;2,6 - 53,4] ; p=0,0015).
Conclusion |
Malgré le recours à l’infliximab, près de 30 % des malades doivent être colectomisés. La nécessité de colectomie semble pouvoir être prédite précocement (à S6) par l’absence de réponse au traitement d’induction. L’intérêt de ce critère de jugement serait de ne pas retarder l’heure de la chirurgie ou de tenter de nouveaux traitements.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A98 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.