Objectif. – Rappeler les principes de la titration morphinique par voie intraveineuse (iv). Réaliser une synthèse des données de la littérature sur la titration morphinique en situation clinique. Détailler les applications pratiques au bloc opératoire, en salle de surveillance post-interventionnelle, en situation préhospitalière, dans les services d’urgence, dans les unités de soins intensifs et en cancérologie. Proposer un algorithme de prise en charge.

Sources de données. – Banque de données Medline en utilisant les mots clés suivants : intravenous morphine titration. Aucune limite n’est imposée à la recherche bibliographique.

Sélection des travaux. – Des études prospectives randomisées ou non, des revues générales, des éditoriaux et des résumés.

Synthèse des données. – La titration morphinique par voie i.v. est une méthode pharmacologique qui consiste à administrer successivement des bolus de morphine jusqu’à obtenir le soulagement du patient, tout en réduisant l’incidence des effets indésirables morphiniques dont la plupart sont dose-dépendants. La titration intraveineuse (i.v.) peut s’effectuer en situation préhospitalière, aux urgences d’un hôpital, en salle de surveillance post-interventionnelle, dans les unités de soins intensifs ou en cancérologie. Elle peut concerner tous les patients quel que soit leur âge. En SSPI, à partir d’une valeur d’EVA (échelle visuelle analogique) > 30 mm, l’administration de bolus i.v. de 2 à 3 mg de morphine toutes les cinq minutes, sans limitation de la dose titrée, est un protocole adapté à la période postopératoire immédiate. Les critères d’arrêt de titration sont le soulagement (EVA ≤ 30), l’apparition d’une somnolence, qui est le principal effet indésirable de la morphine titrée par voie i.v. (score de Ramsay > 1), ou d’un effet indésirable sévère (tel que la dépression respiratoire).

Conclusion. – La titration i.v. en morphine, fondée sur l’importante variabilité inter- et intra-individuelle dans les besoins en morphine, est une méthode simple qui permet un soulagement rapide et efficace de nombreuses douleurs, en particulier périopératoires.

Objectives. – To describe principles of intravenous (i.v.) morphine titration. To analyse current knowledge based on the experimental and clinical studies. To describe clinical implications in the operating room, postanaesthesia care unit (PACU), prehospital care, emergency and intensive care units (ICU), and cancerology. To provide recommendations for clinical practice.

Data sources. – Search in the Medline database without limitation, using the following keywords: morphine titration.

Study selection. – All types of articles were selected including prospective randomised (or not randomised) studies in adults and children, practice guidelines, reviews, editorials and case reports.

Data synthesis. – Intravenous (i.v.) morphine titration is a pharmacological method which involves morphine boluses administration until pain relief, allowing a limitation in morphine side effects which are mainly dose dependent. Iv morphine titration is widely used in prehospital care, emergency unit, PACU, ICU, and cancerology, in young and elderly patients. In the PACU, when the VAS (visual analogue scale) increases to more than 30 mm, iv morphine titration every five minutes with an unlimited number of 2 or 3 mg boluses provides an efficient analgesic regimen in adults. Titration is performed until pain relief (VAS ≤30), sedation that is the most frequent side effect during i.v. morphine titration (Ramsay score >1), severe side effects (like respiratory depression).

Conclusion. – Because of important pharmacological variability in morphine need, iv morphine titration is a simple method which allows a rapid and efficient pain relief notably in the postoperative care.