Les lambeaux cutanés permettent de reconstruire de nombreuses plaies dont la fermeture simple n'est pas possible du fait des caractéristiques de la peau environnante en termes de disponibilité, laxité ou qualité. Ils restent solidaires du corps par l'intermédiaire d'un pédicule qui est la source de leur vascularisation et donc de leur survie. La compréhension de l'organisation et une bonne connaissance anatomique de la vascularisation cutanée sont ainsi essentielles au succès de l'élévation de lambeaux cutanés. La vascularisation des lambeaux sous-dermiques repose sur le plexus du même nom, omnidirectionnel mais dont la perfusion s'étend peu depuis le pédicule. Les lambeaux sous-dermiques ont donc l'avantage de pouvoir être élevés dans toutes les directions, mais ne peuvent être très longs. Ce sont essentiellement des lambeaux locaux. Les lambeaux distants sont cependant sous-dermiques mais reposent sur un artifice permettant de rendre une plaie, initialement distante, locale : la plaie située sur un membre est rendue locale au lambeau par déplacement du membre vers le lambeau. Les lambeaux axiaux, par opposition, sont déterminés par le territoire cutané desservi par une artère cutanée directe majeure. Leur nombre est donc limité et leur dessin est imposé, mais leur survie est possible sur de bien plus grandes longueurs. Les particularités de la vascularisation cutanée, la grande laxité de la peau et la multiplicité des lambeaux axiaux décrits chez le chien et le chat permettent ainsi au vétérinaire armé de ces techniques de reconstruire la plupart des pertes de substance cutanée. Seule la connaissance de l'ensemble des divers types de lambeaux cutanés à sa disposition lui permet de choisir le lambeau le plus adapté, le plus sûr et le plus simple dans toute situation.