L’un des objectifs des systèmes d’alerte et de veille mis en place par l’Institut de veille sanitaire est de détecter les menaces infectieuses afin d’en réduire l’impact. Pour les phénomènes infectieux potentiellement émergents, la détection et l’analyse de risque présentent des particularités liées au contexte d’incertitude. De nombreux signaux sont captés par les dispositifs de veille. Ils concernent de nouveaux agents, des agents peu connus car non endémiques sur le territoire ou encore des augmentations anormales de cas pour une pathologie connue. Ces signaux sont vérifiés, analysés puis classés en menace potentielle pour la santé publique, signal nécessitant un suivi ou absence de menace. À l’aide de divers exemples, nous illustrons la méthode et les critères permettant d’analyser le risque et de classer les phénomènes annoncés comme émergents, en soulignant l’importance de la notion d’exposition parmi certains groupes de population à risque, comme les professionnels de l’élevage, les soignants, les voyageurs, les personnes immunodéprimées, etc. Cette méthode devrait permettre d’améliorer la réactivité, la qualité de l’expertise et la rétro-information face à ces phénomènes initialement peu précis et de mieux évaluer les besoins futurs en matière de surveillance.

One of the objectives of the surveillance systems implemented by the French National Institute for Public Health Surveillance is to detect communicable diseases and to reduce their impact. For emerging infections, the detection and risk analysis pose specific challenges due to lack of documented criteria for the event. The surveillance systems detect a variety of events, or “signals” which represent a potential risk, such as a novel germ, a pathogen which may disseminate in a non-endemic area, or an abnormal number of cases for a well-known disease. These signals are first verified and analyzed, then classified as: potential public health threat, event to follow-up, or absence of threat. Through various examples, we illustrate the method and criteria which are used to analyze and classify these events considered to be emerging. The examples highlight the importance of host characteristics and exposure in groups at particular risk, such as professionals in veterinarian services, health care workers, travelers, immunodepressed patients, etc. The described method should allow us to identify future needs in terms of surveillance and to improve timeliness, quality of expertise, and feedback information regarding the public health risk posed by events which are insufficiently documented.