Ischémie myocardique silencieuse - 01/01/94
Service de cardiologie B et hémodynamique, hôpital cardiologique, boulevard du Professeur-Jules-Leclercq, 59037 Lille France
Résumé |
C'est en 1772 que Heberden [34] décrivit la crise d'angine de poitrine mais ce n'est qu'au début de ce siècle que ce symptôme fut rattaché à l'ischémie myocardique. Ainsi pendant des années, les médecins ont pensé que ischémie myocardique était synonyme d'angine de poitrine. Dès 1929, Master [41] , dans la description du test d'effort qui porte son nom, nota qu'il était possible d'observer des épisodes de sous-décalage du segment ST sans aucune douleur. En 1960, Kemp et Ellestadt [37] ont noté que l'ischémie myocardique d'effort pouvait ne pas s'accompagner de crise douloureuse. Au cours des 15 dernières années, les progrès technologiques - et en particulier l'enregistrement continu de l'électrocardiogramme des 24 heures - ont montré qu'un grand nombre de patients, asymptomatiques ou qui avaient présenté des manifestations angineuses, pouvaient avoir des épisodes d'ischémie myocardique sans douleur. Le terme d'ischémie silencieuse a fait fortune mais il comporte cependant une inexactitude. Comme on le verra plus loin, l'ischémie myocardique reste parfaitement accessible et peut être détectée par différents tests. On ne peut donc dire qu'elle soit totalement silencieuse puisqu'elle s'exprime à travers ces différentes modifications. En réalité, ce qui caractérise ce syndrome c'est l'absence de douleur. On devrait donc préférer le terme d'ischémie myocardique indolore à celui d'ischémie myocardique silencieuse.
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