Suivi thérapeutique pharmacologique de la tobramycine - 16/05/07
S Basso
Laboratoire de pharmacocinétique, hôpital de la Timone, 27 boulevard Jean Moulin, 13385 Marseille cedex 5 France
N Venisse
Service de pharmacocinétique, centre hospitalier universitaire, 350 avenue Jacques Coeur, BP 577, 86021 Poitiers cedex France
Résumé |
La tobramycine est un antibiotique bactéricide de la famille des aminosides. Elle est généralement administrée par voie intramusculaire ou en perfusion intraveineuse lente (30 minutes). La recommandation actuelle est une dose unique journalière.
Le suivi thérapeutique est indispensable lorsque le traitement doit dépasser 7 jours, ou chez certaines catégories de patients : sujet âgé de plus de 65 ans, insuffisance rénale, infections sévères, nouveau-né et jeune enfant, obésité. Dans tous les cas, il peut s'avérer utile. En effet, les aminosides présentent : une relation entre concentration résiduelle (Cmin) et toxicité; une relation entre concentration maximale (Cmax) et efficacité; une variabilité pharmacocinétique interindividuelle considérable (demi-vies apparentes d'élimination de 0,5 à plus de 70 heures; volumes apparents de distribution de 0,15 à 0,8 L/kg); une grande variabilité intra-individuelle, justifiant un STP régulier au cours du traitement.
Les index d'exposition à déterminer sont la « Cmax » (prélèvement 30 minutes après la fin d'une perfusion, ou 60 minutes après une injection intramusculaire), et la Cmin (juste avant l'injection suivante). Le prélèvement sanguin doit être réalisé sur tube sec, et le sang centrifugé dans un délai de 3 heures, sinon conservé entre 2 et 8 °C au maximum 24 heures. Le sérum peut être conservé à -20 °C. Le dosage est en général réalisé par une technique immunologique.
Les zones thérapeutiques sont, pour une dose unique journalière : Cmax = 15 à 25 μg/mL et Cmin < 1 μg/mL, et pour une administration fractionnée : Cmax = 4 à 10 μg/mL et Cmin < 2 μg/mL. L'interprétation des résultats est fonction de la gravité de l'infection, des caractéristiques du patient et des modalités d'administration. Classiquement, une Cmin trop élevée impose un espacement de l'intervalle entre deux administrations, et une concentration maximale trop faible (après contrôle du résultat) impose une augmentation prudente de la posologie.
Les méthodes bayésiennes d'adaptation de la posologie sont très bien adaptées à l'optimisation de la posologie des aminosides. Plusieurs logiciels du commerce permettent de réaliser ces adaptations.
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