Suivi thérapeutique pharmacologique de la vancomycine - 16/05/07
Ariane Baltasat
Laboratoire de pharmacocinétique, hôpital de la Timone (CHU), 27 boulevard Jean Moulin, 13385 Marseille cedex 5 France
Nicolas Venisse
Laboratoire de pharmacocinétique, centre hospitalier universitaire de Poitiers, 350 avenue Jacques Coeur, BP 577, 86021 Poitiers cedex France
Résumé |
La vancomycine est un antibiotique bactéricide temps-dépendant, de la famille des glycopeptides. Elle est généralement administrée en perfusion intraveineuse lente (30 minutes). L'administration par perfusion continue sur 24 heures présente l'avantage de concentrations stables dans le temps.
Le suivi thérapeutique est indispensable chez les nouveau-nés, les insuffisants rénaux, les personnes âgées et les patients déjà traités par des médicaments néphrotoxiques. Elle est utile chez tous les patients traités. En effet, la vancomycine présente une faible marge thérapeutique; une relation entre concentration et toxicité et une relation entre concentration minimale et efficacité; une variabilité pharmacocinétique interindividuelle considérable.
En cas de perfusions courtes répétées, les index d'exposition à mesurer sont la «Cmax» (prélèvement 30 minutes après la fin de la perfusion) et la Cmin (juste avant l'injection suivante). Le prélèvement sanguin peut être réalisé sur tube sec ou contenant de l'EDTA ou de l'oxalate. Le sang doit être centrifugé dans un délai de 3 heures sinon décanté, et le sérum ou le plasma conservé entre 2 et 8 °C au maximum 24 heures, ou à -20 °C au-delà. Le dosage est en général réalisé par une technique immunologique.
Les zones thérapeutiques sont : pour des perfusions répétées, Cmax = 20 à 40 mg/L et Cmin = 10 à 12 mg/L; pour une perfusion continue, Css = 20 à 30 mg/L. L'interprétation des résultats est fonction de la gravité de l'infection, des caractéristiques du patient et des modalités d'administration. Classiquement, on recommande un espacement de l'intervalle entre deux administrations si la Cmin (ou la Css en cas de perfusion continue) est trop élevée, et une augmentation prudente de la dose (après contrôle du résultat) si elle est trop faible.
Les méthodes bayésiennes d'adaptation de la posologie sont très bien adaptées à l'optimisation de la posologie des aminosides. Plusieurs logiciels du commerce permettent de réaliser ces adaptations.
Plan
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