Récemment encore, le diagnostic d'hypertension artérielle (HTA) se basait exclusivement sur la mesure d'une pression artérielle supérieure à 140/90 mmHg au décours de la consultation médicale. Cette méthode de référence n'est cependant pas exempte de biais qui concourent à fausser l'estimation du niveau tensionnel réel d'un patient, conduisant parfois à une conduite thérapeutique mal adaptée. Ces dernières années ont vu se développer un panel d'outils diagnostiques additionnels, dans lequel figure en bonne place l'automesure tensionnelle. L'essor de cette technique a non seulement permis une corrélation plus fine entre la mesure et le niveau de tension artérielle au quotidien des sujets, mais elle a également révélé l'existence de formes d'HTA atypiques telles que l'HTA blouse blanche ou l'HTA masquée. Sous réserve d'une bonne utilisation et d'une bonne éducation des patients candidats à l'automesure tensionnelle, cette méthode représente un pas en avant sur le plan diagnostique mais également sur celui du suivi. En faisant du patient le premier acteur de sa prise en charge, son implication dans cette maladie pourrait en effet favoriser la bonne compliance qui fait trop souvent défaut au traitement de l'HTA.