Les systèmes endocrinologique et immunologique sont reliés entre eux par un réseau d'interactions bi-directionnelles qui, d'une part, permettent aux hormones de moduler les fonctions immunologiques et d'autre part, permettent aux réponses immunologiques d'influencer les réponses neuroendocriniennes. Cette communication bi-directionnelle est possible, car les deux systèmes utilisent un langage chimique commun, les deux possédant des ligands similaires (hormones et cytokines) ainsi que les récepteurs spécifiques. Les cytokines jouent un rôle important dans ce dialogue. Elles modulent les réponses de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien en agissant à trois niveaux : hypothalamus, hypophyse et surrénales. Les effets aigus des cytokines s'effectuent au niveau du système central, plus particulièrement dans l'hypothalamus. Aux niveaux hypophysaire et surrénalien, les actions des cytokines sont plus lentes et ne jouent probablement un rôle qu'en cas d'exposition prolongée aux cytokines ainsi que lors d'inflammations chroniques ou d'infection. Plusieurs mécanismes ont été proposés pour expliquer le passage des cytokines de la périphérie vers le cerveau. Il pourrait s'agir d'un transport actif à travers la barrière hémato-encéphalique, d'un passage au niveau des organes circumventriculaires et de l'utilisation d'une voie neuronale par l'intermédiaire du nerf vague. Les interactions immunoneuroendocriniennes sont impliquées dans de nombreuses situations physiologiques et physiopathologiques. Ainsi les interactions avec l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien représentent un mécanisme qui permet, par la production de glucocorticoïdes, de contrôler la réponse inflammatoire et évite ainsi qu'une exagération de cette réponse ne mette en danger l'intégrité de l'organisme. Le dialogue entre les systèmes immunologique et endocrinien est important pour l'homéostasie, car lorsque cette dernière est menacée, ces interactions vont produire des réponses appropriées d'adaptation permettant le maintien de l'homéostasie.

The endocrine and immune systems are interrelated via a bidirectional network in which hormones affect immune function and, in turn, immune responses are reflected in neuroendocrine changes. This bidirectional communication is possible because both systems share a common « chemical language » that results from a sharing of common ligands (hormones and cytokines) and their specific receptors. Cytokines are important partners in this crosstalk. They play a role in modulating the hypothalamo-pituitary-adrenal (HPA) axis responses at all three levels : the hypothalamus, the pituitary gland and the adrenals. Acute effects of cytokines are produced at the central nervous system level, particularly the hypothalamus, whereas pituitary and adrenal actions are slower and are probably involved during prolonged exposure to cytokines such as during chronic inflammation or infection. Several mechanisms have been proposed by which peripheral cytokines may gain access to the brain. They include an active transport through the blood-brain barrier, a passage at the circumventricular organ level, as well as a neuronal pathway through the vagal nerve. The immune-neuroendocrine interactions are involved in numerous physiological and pathophysiological conditions and the interactions with the HPA axis may represent a mechanism through which the immune system, by stimulating the production of glucocorticoids, avoids an overshoot of inflammatory response. The crosstalk between the immune and endocrine systems is important to homeostasis, since the interactions can produce various appropriate adaptative responses when homeostasis is threatened.