Allergie au pollen de cyprès - 06/12/13
Résumé |
Le cyprès appartient à la famille des cupressacées qui comporte 140 espèces à feuillage persistant. Les genres importants en allergologie sont Cupressus sempervirens ou cyprès vert ou de Provence, Cupressus arizonica ou cyprès bleu, Juniperus oxycedrus, communis et Thuya. Juniperus oxycedrus ouvre la saison en octobre, C. sempervirens la poursuit en janvier-février, puis C. arizonica en février-mars et Oxycedrus communis la clôt en avril, ce qui explique la très longue période symptomatique des patients allergiques au pollen de cyprès. Dans les pays méditerranéens, le cyprès est le taxon pollinique le plus important, qui représente la moitié de la production pollinique totale. Avec le réchauffement climatique, on observe une migration de l’espèce vers les zones plus septentrionales. Les allergènes majeurs sont issus du groupe 1. Les autres allergènes des cyprès et genévriers partagent une homologie de structure avec ce dernier, allant de 75 à 97 %. La prévalence de l’allergie au pollen de cyprès en population générale s’établit de 5 % à 13 %, selon l’intensité de l’exposition à ce pollen. Parmi les patients consultant en allergologie, le pourcentage de sensibilisation vis-à-vis de cet allergène se situe, dans les pays méditerranéens, de 9 à 35 %. Les études qui ont évalué l’évolution de la sensibilisation au pollen de cyprès à 10 ou 15 années d’intervalle trouvent un triplement du pourcentage. Les facteurs de risque de cette allergie sont représentés par la prédisposition génétique et l’exposition à ces pollens, mais probablement aussi le cofacteur représenté par les polluants atmosphériques. L’histoire naturelle de l’allergie au pollen de cyprès est particulière dans un sous-groupe de patients dénués d’antécédents atopiques personnels et familiaux, qui développent l’allergie plus tard dans la vie que les autres polliniques, ont un taux d’IgE totales bas et une monosensibilisation fréquente vis-à-vis de ce pollen. Chez ces patients, la maladie relève davantage d’une manifestation d’allergie que d’atopie. En clinique, la rhinite est le symptôme le plus fréquent mais la conjonctivite est le plus invalidant. Une allergie croisée avec la pêche a été décrite. Le traitement symptomatique n’a rien de particulier. Les traitements de désensibilisation sont appliqués depuis longtemps, d’abord par la voie injectable, puis actuellement surtout par la voie sublinguale mais les essais cliniques n’ont porté que sur de faibles effectifs de patients. L’éviction peut s’envisager à l’échelon individuel avec des mesures destinées à éviter le contact avec l’allergène et aussi au plan collectif avec la diversification végétale, le choix de cyprès moins pollinisateurs et la taille des haies avant pollinisation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Cypress belongs to the Cupressaceae family, which includes 140 species with non-deciduous foliage. The most important genera in allergic diseases are Cupressus sempervirens or Green cypress, Cupressus arizonica or Blue cypress, Juniperus oxycedrus, Juniperus communis and Thuya. Because J. oxycedrus pollinates in October, C. sempervirens in January and February, C. arizonica in February and March, J. communis in April, the symptomatic period is long-lasting. Because of global warming, the pollination period is tending to last longer and Cupressaceae species are becoming established further the north. In Mediterranean countries, cypress is by far the most important pollinating species, accounting for half of the total pollination. The major allergens belong to group 1. The other allergens from cypress and Juniper share 75 to 97 % structural homology with group 1 major allergens. The prevalence of cypress allergy in the general population ranges from 5 % to 13 %, according to exposure to the pollen. Among outpatients consulting an allergist, between 9 and 35 %, according to different studies, are sensitized to cypress pollen. Repeated cross-sectional studies performed at different time intervals have demonstrated a threefold increase in the percentage of cypress allergy. Risk factors include a genetic predisposition and/or a strong exposure to pollen, but air pollutants could play a synergistic role. The study of the natural history of cypress allergy allows the identification of a subgroup of patients who have no personal or family history of atopy, whose disease began later in life, with low total IgE and often monosensitization to cypress pollen. In these patients, the disease is allergic than rather atopic. In the clinical picture, rhinitis is the most prevalent symptom but conjunctivitis the most disabling. A cross-reactivity between cypress and peach allergy has been demonstrated. The pharmacological treatment of cypress allergy is not different from that for other allergies. Hyposensitization has been used, at first by injection, but nowadays mostly through the sublingual route, but clinical trials have included few patients. Avoidance can be implemented at the individual level but also at the community levels using alternative plants, low-pollinating cypresses or by trimming hedges prior to pollination.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Allergie, Pollen, Cyprès, Pollinoses, Santé
Keywords : Allergy, Pollen, Pollinosis, Cypress, Health
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Vol 30 - N° 10
P. 868-878 - décembre 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.