Les accidents thromboemboliques peuvent survenir en cours de traitement de la tuberculose. Selon les données de la littérature, il existe un état d’hypercoagulabilité lié à plusieurs facteurs, notamment un taux élevé de fibrinogène plasmatique, l’usage de la corticothérapie dans les formes aiguës, l’alitement prolongé chez les tuberculeux cachectiques et l’usage de la rifampicine. Le but de cette étude est d’évaluer le risque de survenue d’accidents thromboemboliques chez les tuberculeux, de préciser leurs particularités cliniques, évolutives et thérapeutiques. Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossiers de patients hospitalisés entre 2009–2013 au CHU de Tlemcen et présentant une tuberculose. Cinq cas d’accidents thromboemboliques ont été recensés, avec un âge moyen de 41ans (écart : 32–53), 2 hommes et 3 femmes. On retrouve dans les antécédents, 2 cas de thrombose veineuse profonde (TVP) des membres inférieurs. Le diagnostic de tuberculose était confirmé dans tous les cas (3 cas de tuberculose pulmonaire et 2 cas de tuberculose vertébrale). Après un intervalle de traitement antituberculeux moyen de 27jours (écart : 7–93jours), 3 patients ont présenté une TVP des membres inférieurs confirmée par l’écho-Doppler veineux, les 2 autres patients ont présenté un tableau d’embolie pulmonaire confirmée par l’angioscanner thoracique, avec un décès chez une jeune patiente en raison d’une embolie massive. Tous les patients ont reçu de l’héparine à la seringue électrique puis reliée par les AVK. Le risque de survenue d’accidents thromboemboliques chez les patients tuberculeux reste très faible. Sur un total de 1137 cas de tuberculose déclaré, pour la même période, on dénombre 5 accidents thromboemboliques.