S'abonner

Prédisposition héréditaire aux cancers digestifs, mammaires, gynécologiques et gonadiques : état des lieux du syndrome de Peutz-Jeghers - 19/03/15

Doi : 10.1684/bdc.2014.1942 
Anthony Turpin 1, , Stéphane Cattan 2, Julie Leclerc 3, Agnès Wacrenier 4, Sylvie Manouvrier-Hanu 5, Marie-Pierre Buisine 3, Sophie Lejeune-Dumoulin 5
1 CHRU de Lille, service de génétique clinique, hôpital Jeanne de Flandre ; service d’oncologie médicale, hôpital Claude Huriez, 2 avenue Oscar Lambret, 59000 Lille, France 
2 CHRU Lille, service de gastro-entérologie, Lille, France 
3 CHRU Lille, service de biochimie et biologie moléculaire HMNO, Lille, France 
4 CHRU Lille, service d’anatomie et cytologie pathologique, Lille, France 
5 CHRU Lille, service de génétique clinique, Lille, France 

*Tirés à part.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

pages 10
Iconographies 2
Vidéos 0
Autres 0

Résumé

Le syndrome de Peutz-Jeghers (SPJ) est une affection rare, à transmission autosomique dominante, liée à des mutations du gène suppresseur de tumeur STK11. Il associe des signes cliniques cutanés très évocateurs à type de lentiginose périorificielle et des polypes hamartomateux du tube digestif. Les polypes peuvent se situer n’importe où au niveau du tractus gastro-intestinal mais sont préférentiellement localisés au niveau de l’intestin grêle (70-90 %), du côlon (50 %) et de l’estomac (25 %). Ils ont une tendance à la cancérisation selon une séquence hamartome-dysplasie-cancer. Le diagnostic est souvent évoqué au cours de la première ou de la deuxième décennie suite à l’apparition de lentigines ou lors de la survenue de complications liées aux polypes (occlusion, invagination, saignements occultes responsables d’anémie). Le SPJ est une affection grave, mettant en jeu le pronostic vital à travers une augmentation importante du risque de cancers au cours de la vie (risque cumulé évalué à 89 % dans la série la plus récente). Au premier rang de ces cancers, on note les cancers digestifs avec une incidence cumulée de 55 % de cancers de type gastro-intestinal dont 39 % de cancers colorectaux, 13 % de cancers de l’intestin grêle et entre 11 et 36 % de cancers du pancréas. Il existe un risque majoré de cancers extradigestifs au premier rang desquels le risque de cancer du sein, quasiment similaire à celui des patientes porteuses d’une mutation délétère de des gènes BRCA1 ou BRCA2 (incidence cumulée de 45 %). On note également la survenue de tumeurs de la sphère gynécologique et gonadique : cancers du col utérin aux caractéristiques histologiques particulières (adenoma malignum), tumeurs ovariennes des cordons sexuels à tubules annelés (SCATs) et tumeurs testiculaires à cellules calcifiées de Sertoli. Enfin le risque du cancer du poumon est également augmenté. Les recommandations de dépistage et de prise en charge reposent sur l’analyse rétrospective des séries de la littérature ayant conduit à des accords d’experts. L’objectif de cette mise au point est de faire la synthèse sur les critères diagnostiques cliniques et moléculaires du SPJ, les risques tumoraux ainsi que sur les recommandations concernant les stratégies de dépistage, de suivi et de prise en charge.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Peutz-Jeghers syndrome (PJS) is a rare autosomal dominant disease due to mutations in the tumor suppressor gene STK11. PJS is characterized by periorificial hyperpigmented macules (lentiginosis) and hamartomatous polyposis. Polyps can be located anywhere in the gastrointestinal tract, but are preferably observed in the small bowel (70-90%), the colon (50%) and the stomach (25%). They tend to be cancerous in a particular sequence hamartoma-dysplasia-cancer. The diagnosis is often made in the first or second decade following the appearance of lentigines or upon the occurrence of complications due to polyps (obstruction, intussusception, occult bleeding responsible for anemia). Furthermore PJS is associated with a significant increase in cancer risk (relative risk of 89% over the life according to the most recent series). Digestive cancers are the more frequent with cumulative incidences of 55% for gastro-intestinal cancer (39% for colorectal cancer, 13% for small bowel cancer and between 11 and 36% for pancreatic cancer, respectively). There is also an increased risk of non digestive cancers. In particular the risk of breast cancer is similar to that of patients carrying deleterious BRCA1 or BRCA2 mutations (cumulative incidence of 45%). Gynecological and gonadal tumors are frequent as well and can be more (adenoma malignum) or less aggressive (ovarian sex cord tumors with annular tubules and testicular tumors with calcified Sertoli cells). Finally the frequency of lung cancer is moderatly increased. Recommendations for screening and management based on retrospective series in the literature have led to various strategies. The aim of this paper is to summarize the clinical and molecular diagnostic criteria of PJS as well as recommendations on screening strategies, management and monitoring.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : syndrome de Peutz-Jeghers, polypes hamartomateux, cancers digestifs, cancer du sein, mutation STK11, tumeurs des cordons sexuels à tubules annelés (SCTATs)

Key words : Peutz-Jeghers syndrome, hamartomatous polyposis, gastrointestinal cancers, breast cancer, STK11 mutation, SCTATs


Plan


© 2014  Société Française du Cancer. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 101 - N° 9

P. 813-822 - septembre 2014 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Évaluation du dépistage des cancers de la femme et du dépistage après 75 ans dans le département de la Loire
  • Aurélie Swalduz, Cyril Guibert, Jane-Chloé Trone, Jean-Baptiste Guichard, Romain Rivoirard, Cécile Pacaut, Benoîte Méry, Jean-Baptiste Guy, Houda Eddekkaoui, Pierre Fournel, Guy de Laroche, Yacine Merrouche, Nicolas Magné
| Article suivant Article suivant
  • Cancers broncho-pulmonaires réarrangés pour ALK: comment assurer une tolérance optimale du crizotinib en pratique clinique?
  • Clarisse Audigier-Valette, Nicolas Girard, Alexis B. Cortot, Bertrand Mennecier, Didier Debieuvre, David Planchard, Gérard Zalcman, Denis Moro-Sibilot, Jacques Cadranel, Fabrice Barlesi

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.