Les mutilations sexuelles féminines désignent toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre mutilation de ces organes pratiquée pour des raisons culturelles ou autres et non à des fins thérapeutiques. On les retrouve principalement en Afrique subsaharienne, en Asie et au Moyen-Orient, ainsi que dans les populations immigrées dans les pays industrialisés. Elles concernent 100 à 140 millions de filles et de femmes dans le monde dont 53 000 adultes en France. Elles constituent une atteinte à l'intégrité physique de la femme et sont source de lourdes conséquences médicales, obstétricales, psychologiques et sexuelles. À court terme, les conséquences sont marquées principalement par des douleurs intenses, des infections et des saignements pouvant être à l'origine d'hémorragies massives qui peuvent aboutir au décès de la fillette. À plus long terme, les complications fréquentes sont des douleurs chroniques (algies pelviennes, dysurie, dyspareunies), des infections urinaires ou génitales (pouvant être à l'origine d'une infertilité), une altération de la qualité de vie sexuelle, des conséquences psychologiques de type anxiété, dépression, voire des états de stress post-traumatiques. Lors de l'accouchement, il existe un risque plus important de déchirures périnéales avec aussi un recours plus fréquent à l'épisiotomie et un risque de césarienne augmenté. Les hémorragies de la délivrance sont également plus fréquentes et la morbi-mortalité néonatale plus élevée. Les mutilations sexuelles constituent une violence faite aux femmes et une atteinte à leurs droits fondamentaux, et sont interdites et pénalisées dans de nombreux pays, notamment africains. La prise en charge de ces patientes se doit d'être pluridisciplinaire, médicale, psychologique et sexologique dans un premier temps, et une reconstruction chirurgicale est possible.