Les danseurs considèrent leur discipline davantage comme un art que comme un sport. Pourtant, de part la condition physique nécessaire et la quantité de travail toujours plus importante, les danseurs sont des sportifs, et se blessent beaucoup durant leur carrière et au cours de chaque saison [1Jacobs C.L., Hincapie C.A., Cassidy J.D. Musculoskeletal injuries and pain in dancers: a systematic review update J Dance Med Sci 2012 ;  16 (2) : 74-84

Cliccare qui per andare alla sezione Riferimenti]. Beaucoup de facteurs sont mis en jeu, dont un, intrinsèque, fréquemment sous-estimé : le système cardiorespiratoire. Les danseurs sollicitent différentes voies énergétiques et produisent des efforts intermittents avec un travail cardiaque important à fournir. Or, leur métabolisme n’est pas assez préparé à cela [2Rodrigues-Krause J., Krause M., Reischak-Oliveira A. Cardiorespiratory considerations in dance: from classes to performances J Dance Med Sci 2015 ;  19 (3) : 91-102 [cross-ref]

Cliccare qui per andare alla sezione Riferimenti]. L’objectif de cette étude est de proposer un protocole spécifique cardiorespiratoire adapté aux danseurs pour prévenir d’éventuelles blessures lors de la saison.

Quarante-huit danseurs amateurs et professionnels, de danse « moderne », ont participé à notre étude, répartis en groupes témoins et tests. Trente-trois danseuses (24 amatrices, 9 professionnelles) ont suivi 12 semaines d’entraînement spécifique basé sur l’interval training [3Billat V. Physiologie & méthodologie de l’entraînement ; de la théorie à la pratique : science et pratique du sport. 2012.[258 pp.].

Cliccare qui per andare alla sezione Riferimenti]. L’entraînement, composé d’une série de chorégraphies rythmées sur 12min avec alternance de 45″ d’exercice intense (min 70 % FCmax) et 30″ de récupération active (Fig. 1). De plus, les sujets ont reçu des notions d’hygiène de vie, de physiologie humaine lors de ces 12 semaines (3 interventions). L’évaluation de l’évolution cardio-respiratoire et de l’impact sur les blessures du danseur s’est effectuée grâce à des questionnaires et au test Ruffier–Dickson [4Mondenard J.-P. Test des flexions de Ruffier–Dickson Ann Kinesither 1987 ;  14 : 381-388

Cliccare qui per andare alla sezione Riferimenti] avant et après le protocole.

Des courbes de Gauss ont permis d’illustrer l’évolution dans les groupes et le test statistique de Student permet de déterminer les différences significatives. Pour chaque groupe de notre étude nous trouvons une évolution positive des capacités cardiorespiratoires mais une différence significative existe seulement dans le groupe test amateur selon un risque α=0,05 (Fig. 2). Nous ne retrouvons pas de différence significative sur l’incidence des blessures des groupes d’une saison à une autre.

Nos résultats sont insuffisants pour montrer les effets cardiorespiratoires sur la prévention des blessures du danseur mais cette étude nous a permis d’explorer de nouvelles perspectives sur le suivi médical de cette population : l’intégration d’une rééducation globale avec des programmes adaptés ; l’apport de conseils avisés sur leur santé et l’étude des problématiques de postures et de cinétiques de mouvement. Ces éléments seraient une nouvelle source de prévention.