Les activités à médiation, souvent pratiquées en groupe, ont connu un essor considérable ces dernières années, notamment dans le soin psychique en pratiques institutionnelles. Une théorie générale des activités de médiation suppose d'abord de définir le médium malléable, soit l'organisateur central de ces dispositifs, un concept proposé par Marion Milner, puis renouvelé par René Roussillon. Un parcours de l'utilisation de ces activités de médiation dans le soin permet ensuite de dégager une modélisation de deux types principaux de cadres-dispositifs à médiation dans la pratique psychiatrique : les groupes à création ou dispositifs culturels et artistiques, dans lesquels il s'agit d'accompagner le travail de production et de transformation des formes, sans décryptage des productions, et les groupes de médiations thérapeutiques qui relèvent de la psychothérapie psychanalytique car ils sont fondés sur la prise en compte du transfert et de l'associativité, au fondement de la méthode analytique. L'école dite lyonnaise a proposé les fondements d'une métapsychologie de la médiation, ainsi qu'une évaluation de la portée thérapeutique de ces pratiques à médiation : le premier fondement du cadre des dispositifs de médiations thérapeutiques est l'associativité sensorimotrice, le second un transfert multifocal sur le médium malléable et le troisième se définit par des modalités spécifiques de symbolisation à partir de la sensorimotricité qui permettent aux patients en difficulté avec la symbolisation d'accéder notamment aux formes primaires de symbolisation.