Maladie de Ménière - 01/01/89
Service ORL, hôpital Lariboisière France
Service ORL, hôpital Lariboisière France
Service ORL, hôpital de la Pitié-Salpêtrière France
Riassunto |
En rapportant devant l'Académie impériale de médecine, il y a plus de 120 ans, la présence d'une lymphe plastique rougeâtre dans le labyrinthe de deux malades ayant présenté des symptômes de congestion cérébrale apoplectiforme, Prosper Ménière ignorait sans doute qu'il venait de donner naissance à une maladie vedette qui devait, de par le monde, soulever des torrents de passions et de controverses [105]. L'affaire est d'autant plus piquante que l'affection qu'il décrivit alors ne correspond sans doute pas à ce que nous entendons aujourd'hui par maladie de Ménière. Il reste que l'immense mérite de cette historique communication fut de rapporter pour la première fois à l'oreille interne une symptomatologie alors systématiquement attribuée à un désordre du système nerveux central et de valider ainsi les classiques lois de la physiologie vestibulaire édictées quelques années auparavant par Flourens et Ewald.
Depuis lors, l'histoire de cette maladie fut ponctuée d'une floraison de données expérimentales conséquentes ou secondaires, d'hypothèses pathogéniques stimulantes ou stériles, de propositions thérapeutiques ingénieuses mais contradictoires. Trois événements paraissent cependant en avoir significativement jalonné le cours : la démonstration du possible rôle du sac endolymphatique dans la genèse d'une hypertension endolymphatique par Georges Portmann dans les années 20 de ce siècle, la découverte d'une dilatation du labyrinthe membraneux sur les os temporaux de deux patients porteurs de l'affection par Hallpike et Cairns en 1936, et la mise au point dans les années 60 d'un modèle animal d'hydrops endolymphatique dont la paternité semble revenir à Naito, Kimura et Schuknecht.
La publication de ces données fondamentales, dont le choix est sans doute quelque peu arbitraire, s'est enrichie d'une littérature dont l'abondance défie toute analyse exhaustive et ce n'est pas sans malice qu'en 1978 Torok comptabilisait les quelque 850 articles consacrés dans les dernières années au traitement de l'affection. Cette impressionnante fertilité rédactionnelle, apparemment peu sensible à la modestie des résultats constatés par les malades eux-mêmes, rend compte du caractère immanquablement incomplet, sélectif, et pour tout dire subjectif, du présent chapitre. Le lecteur soucieux d'en compléter les insuffisances pourra trouver dans les références bibliographiques un complément d'informations à une curiosité nourrie par l'extraordinaire défi lancé par cette maladie déconcertante aux physiologistes et cliniciens concernés par l'oreille interne.
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