Attitudes et représentations des internistes et rhumatologues vis-à-vis de plaintes douloureuses chroniques - 28/11/18
Riassunto |
Introduction |
Les troubles fonctionnels, ou les « symptômes médicalement inexpliqués », sont réputés pour induire des difficultés de prise en charge et faire naître des sentiments négatifs chez les praticiens qui y sont confrontés [1 ]. L’objectif de cette étude était d’investiguer les attitudes et représentations des médecins internistes et rhumatologues vis-à-vis des troubles fonctionnels, en prenant l’exemple du syndrome fibromyalgique.
Matériels et méthodes |
Nous avons construit trois vignettes cliniques conçues comme des lettres de demande de consultation, très similaires en termes de symptomatologie et de retentissement psychosocial, mais relevant de diagnostics différents (syndrome fibromyalgique isolé, association spondyloarthrite axiale et syndrome fibromyalgique, et lupus systémique), et nous avons exploré pour chacune le type d’attribution causale proposé par les médecins enquêtés (plus ou moins psychologique ou biologique) et différentes dimensions et attitudes parmi lesquelles : l’estimation de la légitimité de la plainte douloureuse et de l’arrêt de travail, la responsabilité perçue de la patiente fictive dans sa situation, les difficultés anticipées dans la prise en charge, la gravité estimée de la pathologie, et le souhait de ne pas avoir à traiter la malade. Un questionnaire en ligne a été soumis à un large panel d’internistes et de rhumatologues français.
Résultats |
Cinq cent vingt-quatre questionnaires complets ont été analysés. L’analyse en correspondances multiples montre que la vignette « syndrome fibromyalgique » est, conformément à l’hypothèse formulée, associée à une attribution causale psychologique (à l’inverse de la vignette « lupus » pour laquelle l’attribution causale est très biologique et très peu psychologique), et que ce type d’attribution est fortement corrélé à des représentations, attitudes et jugements négatifs voire péjoratifs : moindre légitimité du recours au spécialiste, responsabilité perçue de la patiente élevée, anticipation d’une relation difficile, pessimisme sur le pronostic, moindre sentiment de compétence du médecin, et souhait d’éviter la prise en charge de la malade. La vignette « spondyloarthrite+fibromyalgie » occupe une position intermédiaire, moins tranchée, mais elle est surtout associée à des marqueurs d’incertitude et de perplexité. Nous n’avons pas retrouvé d’impact de l’âge, du sexe, de la profession et du mode d’exercice sur ces représentations.
Conclusion |
Cette étude nous aide à mieux cerner les représentations et attitudes des médecins vis-à-vis des troubles fonctionnels, ce qui est un pas vers l’amélioration de la prise en charge de ces troubles. Elle nous renseigne sur le « malaise des soignants » face à la complexité des intrications somato-psychiques, et met en avant la nécessité d’améliorer la formation des médecins dans ce domaine, comme le proposait déjà Michael Balint au siècle dernier [2 ].
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Vol 39 - N° S2
P. A50-A51 - Dicembre 2018 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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