Classification des populations humaines dans les essais cliniques randomisés : une revue systématique - 19/12/20
, C. Gombault 1, G. Khalaf 1, M. Koudri 1, G. Grenet 2, M. Cucherat 2, B. Kassai 3, P. Cathébras 4, L. Duret 5, J.F. Lemaitre 5, S. Mainbourg 6, J.C. Lega 7Riassunto |
Introduction |
L’utilisation de descripteurs de population est très répandue dans la littérature scientifique médicale. La plupart des articles traitant d’études cliniques, biologiques ou fondemantales classent les patients par groupes selon des critères communément définis comme « raciaux », « ethniques » et « géographiques ». Ces descripteurs varient selon les auteurs ou les recommdantions nationales et peuvent impacter l’uniformité des résultats obtenus. L’objectif de la présente revue systématique est de décrire l’utilisation actuelle des descripteurs de population dans les essais contrôlés randomisés (ECT) publiés dans cinq grandes revues médicales (JAMA, NEJM, BMJ, Lancet, Ann Intern Med).
Matériels et méthodes |
Les recherches ont été effectuées rétrospectivement à partir du 26 octobre 2019 dans la base de données PubMed jusqu’à obtenir environ 200 articles éligibles consécutifs. Seuls les ECTs ont été pris en compte. Les articles étaient éligibles lorsque les auteurs mentionnaient au moins un groupe de population humaine à l’aide de descripteurs de population. Afin d’en identifier les principaux termes, les recommandations de différentes autorités de santé (FDA, UK, EMA) concernant la collecte de ces données dans les ECTs ont été préalablement étudiées. Les descripteurs de population ont ensuite été classés en deux catégories : descripteurs considérés comme “raciaux” (“race”), “ethniques” (“ethnicity”) et descripteurs considérés comme “géographiques” (ex Europa, Italy). Selon un protocole prédéfini, deux groupes de deux auteurs ont extrait les données indépendamment. Un examinateur indépendant a été sollicité afin de garantir l’exactitude et l’évaluation critique en cas de doute.
Résultats |
Sur 350 articles analysés, 209 étaient éligibles. Dans 71,8 % des cas, les auteurs utilisaient le terme “race” et dans 67,0 % le terme “ethnicity”. Dans 31,1 % des cas, ils employaient le terme “race/ethnicity”, ne faisant pas la distinction entre les deux notions. Le nombre moyen de termes rattachés à ces dénominations était de 5,42 par article. Au total, 173 termes différents ont été comptés. En soustrayant les termes rattachés à des pays ou sous-continents, 19 variants ont été trouvés pour la population d’origine africaine, 14 variants pour celle d’origine européenne, ainsi que 12 variants pour celle d’origine asiatique, celle des américains dits “natifs” et celle d’origine hispanique. Le terme “mixed” a été quant à lui décliné en 11 variants. La dénomination était choisie principalement par le patient (85,8 % des cas) parmi des catégories fixes définies préalablement (89,1 % des cas). L’utilisation de ces termes était justifiée par les auteurs dans 47,5 % des cas par la présomption a priori d’une possible interaction statistique entre les critères d’évaluation de l’étude et les différentes populations humaines. Parmi les 209 articles éligibles, 74 (35,4 %) ont utilisé des descripteurs géographiques tels que “Europe”, “North America” or “Middle East”. L’utilisation de ces termes était justifiée par les auteurs dans 75,7 % des cas par la présomption a priori d’une possible interaction entre les critères d’évaluation de l’étude et les différentes populations humaines. Cependant, seulement 5 articles sur les 209 éligibles ont formulé une hypothèse précise et explicite concernant l’influence de certaines populations sur les critères d’étude.
Conclusion |
Dans les cinq grandes revues médicales sélectionnées, la plupart des articles utilisaient des descripteurs “raciaux” au détriment des descripteurs “géographiques” et “ethniques”. L’extrême hétérogénéité des descripteurs de population pointe le défaut d’un accord sur la délimitation d’une terminologie consensuelle des populations humaines. De plus, des descripteurs basés sur la couleur de la peau (“white”, “black”) ou sur des concepts dépassés (“Caucasian”, “race”) posent des questions sociétales, en l’absence de rationnel pharmacologique, génétique ou anthropologique. Enfin, les agrégats de sous-populations humaines paraissent trop gros pour permettre la détection d’une interaction basée sur des variants génétiques influant sur la pharmacocinétique des médicaments. Ce constat plaide en faveur de la mise en place d’un consensus international afin d’utiliser des critères scientifiques plus pertinents et de délimiter des populations génétiquement plus homogènes.
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Vol 41 - N° S
P. A78 - dicembre 2020 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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