L’objet de cette étude était d’analyser les variations dans les comportements sexuels des célibataires et des personnes en couple dans le contexte de la pandémie de COVID-19, en Allemagne, en Suisse et en Autriche.

Les sujets ont été soumis à un questionnaire en ligne de nature transversale. Ce questionnaire portait notamment sur le profil sociodémographique, la socio-sexualité ainsi que les activités sexuelles pratiquées avant et pendant la pandémie et ce pour tous les participants. Il mesure par ailleurs, pour les sujets en couple, les sentiments d’attachement et l’attraction physique des participants pour leur partenaire et la satisfaction dans la relation.

L’étude analyse les données de 1017 célibataires et de 1498 personnes en couple. En comparaison avec la période précédente, les sujets en couple se sont significativement moins masturbés pendant le confinement. Les célibataires se sont, quant à eux, plus souvent masturbé, sans que cette différence ne soit significative statistiquement. Pour les deux populations, la fréquence de la plupart des activités sexuelles a significativement décliné à partir du début du confinement, exception faite de la pénétration anale qui n’a pas enregistré de baisse prononcée chez les sujets en couple. Par ailleurs, chez ces derniers, l’étude souligne une forte corrélation entre les variables socio-sexuelles et l’attraction physique pour leur partenaire par rapport au nombre de d’activités sexuelles nouvellement pratiquées pendant le confinement. Une telle corrélation n’existe toutefois pas avec les sentiments d’attachement et la satisfaction par rapport à la relation.

Nos données confirment les résultats précédents d’effets potentiellement négatifs de la pandémie de COVID-19 et des mesures de distanciation physique sur les habitudes sexuelles des célibataires et des personnes en couple. D’autres études sont nécessaires pour identifier des facteurs de causalité et en étudier les effets à long terme sur la santé mentale et les relations amoureuses.

The aim of this study was to investigate changes in sexual behavior during of the COVID-19 pandemic and physical distancing measures in single and partnered participants in Germany, Switzerland and Austria.

Participants were assessed in a cross-sectional online survey. Amongst others, sociodemographic data, sociosexual attitudes as well as engagement in a range of sexual activities and practices prior to and during the pandemic. Additionally, for subjects in a relationship, sexual attraction to the partner (feelings of affection during partnered sexual activities, physical sexual attraction) and relationship satisfaction were measured.

Data of 1017 single and 1498 partnered participants were analyzed. Partnered participants masturbated significantly less during physical distancing measures compared to the period before, whereas singles masturbated more often, but this difference was not statistically significant. For both subgroups, the frequency of most sexual activities significantly declined since beginning of physical distancing measures with anal intercourse in partnered participants being the only exception that showed no significant decrease. In the group of participants in relationships, sociosexual variables and physical sexual attraction to one's partner showed a significant positive relationship to the number of new sexual practices added during physical distancing measures, while feelings of affection during partnered sexual activities and relationship satisfaction did not.

Our data support previous findings showing potential disruptive effects on sexual routines of single and partnered participants by the COVID-19 pandemic and physical distancing measures. Further studies are needed to reveal causal factors and to study long-term effects on mental health and relationships.